Et si on boostait la résilience de notre jardin face au réchauffement climatique ? Le dérèglement des températures a une incidence directe sur nos massifs ou potées. Les canicules les assèchent, les épisodes de tempêtes les malmènent, la douceur globale fortifie leurs ravageurs…
Pour contrer cette nouvelle donne climatique, il existe des solutions. Revue des nouvelles plantes et gestes de jardinage qui vont sauver vos plates-bandes pour les prochaines saisons.
D’ici 2050, la ville de Lille connaîtra le même climat que le sud de la Vendée, soit une hausse moyenne de 1,3°C.
Or, il s’agit de l’augmentation la plus limitée sur le territoire hexagonal. Les 5 zones climatiques françaises (semi-continentale, montagnarde, méditerranéenne, océanique et océanique dégradée) sur lesquelles se basait le jardinier pour choisir ses plantes vont se déplacer et muter.
Le résultat ? Des températures plus élevées avec des épisodes de chaleur intense plus réguliers. La canicule fera partie du vocabulaire commun du jardinier. Parallèlement, la ressource en eau s’amenuise. Climatiser le jardin naturellement et choisir des plantes chameau vont devenir la norme.
Globalement, les hivers se révèleront aussi plus doux, ce qui a une incidence sur les maladies et les insectes indésirables du jardin ou du potager. A contrario, les pollinisateurs subissent une baisse drastique, qu’il faudra compenser.
Au-delà d’un simple relevé de températures, le réchauffement climatique va de pair avec un certain dérèglement de la météo : les épisodes de tempêtes, d’averses violentes ou encore de gel intense sur une courte période gagnent en fréquence. C’est pourquoi pour vos futures plantes de massif, une résistance marquée est exigée.
Transformer son jardin en havre de fraîcheur : une solution pour les prochaines canicules ou nuits tropicales. Généreux, les végétaux captent le CO² et restituent oxygène et eau, en une sorte de brume bienfaisante : c’est l’évapotranspiration.
Ce phénomène permet de limiter la chaleur excessive, notamment dans les endroits très bétonnés et minéralisés. En ville, les ilots de chaleur peuvent ainsi être jugulés par des plantations judicieuses. Même chose au jardin : en plus de leur ombre, les végétaux vous font profiter d’un climatiseur naturel.
Pour renforcer cette sensation de fraîcheur, vous pouvez aussi vous lancer dans la réalisation d’un bassin de jardin ou d’une petite mare.
Avez-vous déjà remarqué que lors des fortes chaleurs, les feuilles des arbres brunissent et tombent ? L’automne n’est pas en avance, c’est une réaction contre les températures excessives. Un article de Willemse a parfaitement expliqué ce phénomène estival de chute des feuilles. Alors, pour préserver le jardin existant, quelques gestes sont indispensables : tailler les branches pour limiter la transpiration, bien respecter les distances de plantation pour éviter les concurrences et alterner feuillus et persistants.
Placés devant une fenêtre ou au-dessus d’un coin repos, les arbres offrent leur ombre bienfaisante dès qu’il fait chaud. Autre atout, leur feuillage bruisse joliment au moindre souffle d’air, apportant ainsi un peu plus de fraîcheur. Et enfin, ils vous protègent aussi en cas d’averse violente. Tout bénéfice !
Le lierre n’a pas bonne presse ; il fait pourtant partie des bons élèves des grimpantes climatisantes. Sur un mur, installer une plante sarmenteuse ou grimpante fera ainsi baisser la température des pièces, tout en accueillant les insectes mellifères au moment de la floraison. Pensez aussi au jasmin, à la vigne vierge et à des arbustes increvables comme le laurier-tin et laurier-cerise.
Pour réduire la température des maisons, on peut repeindre les toits en blanc, mais on peut aussi les végétaliser. Les orpins et autres couvre sols sont les stars de ces toitures vertes. Bonne nouvelle, elles peuvent aussi contribuer à isoler le domicile en hiver.
Malheureusement et en raison de la hausse des températures, les massifs devront aussi se renouveler : attendez-vous à de nombreuses pertes dans les prochaines années. Bonne nouvelle, cela signifie que vous pourrez tester de nouvelles espèces. Ainsi, « la zone de l’oranger » (là où les agrumes peuvent être cultivés en pleine terre) remonte en France : de la frange méditerranéenne, on retrouvera bientôt citronniers and co aux environs de Bordeaux.
Les végétaux acceptés en région méditerranéenne pourront ainsi être accueillis dans une plus grande partie du territoire : c’est le cas des agrumes bien sûr, mais aussi du figuier, de l’olivier, de la passiflore…
D’autres pistes peuvent aussi être envisagées : piocher dans les graminées habituées aux sols rocailleux et pauvres, comme l’origan, les graminées (la Seslérie) ou la dentelaire du Cap (Ceratostigma). Les espèces indigènes constituent enfin une ressource inépuisable : citons à cet égard l’aubépine.
Dans tous les cas, soignez l’enracinement de vos plantes en arrosant à petites doses vos plantes : elles gagneront ainsi en résistance. Ne tondez pas non plus à ras votre pelouse, cela limitera son jaunissement.
D’ici à 2050, les phénomènes de vents violents et pluies vont se multiplier. Comment préparer les jardiniers, et éviter ainsi les nuits blanches à craindre les dégâts ?
La première étape consiste à bien penser l’emplacement des plantes : à l’abri d’un mur ou d’une haie (à planter aussi !), elles seront bien plus protégées. La seconde est de gérer les apports d’eau au jardin, car ils seront durablement chamboulés par les averses violentes à venir.
Pour cela, il faut des sols forts, qui retiennent l’eau et ne sont pas noyés à chaque pluie, et des plantes adaptées à leur nature (argileuse, calcaire…). A titre d’exemple, forsythia, hortensia, saule, eucalyptus… réagissent bien face à des sols détrempés et contribuent même à résorber le trop-plein. En cas d’inondation, les conifères, les graminées (dont celles de la pelouse) peuvent contribuer à limiter les dégâts.
Et enfin, pour contrer les coups de vent, haubanage et lestage des pots sont une première étape, avant de soigner la taille des plus grands arbres pour éviter une prise au vent massive.
Plus accueillant pour la faune, favorable à l’évapotranspiration, le jardin n’en demeure pas moins un écosystème fragile et exposé à différents périls. La liste des espèces invasives du jardin croît régulièrement.
Pour contrer l’arrivée de nouveaux envahisseurs, assurez-vous de l’origine de vos plantes. Un distributeur comme Willemse source ainsi soigneusement ses produits, afin d’éviter l’arrivée de plantes potentiellement invasives (les PEE ou Plantes Exotiques Envahissantes), accompagnées de visiteurs non sollicités. Dans les jardins, passez en mode observation pour contrer les frelons asiatiques, pyrales du buis et autres chenilles voraces : utilisez les outils biologiques de lutte au maximum et suivez nos conseils de lutte ! A contrario, attirez les pollinisateurs en privilégiant les plantes mellifères dont la liste est disponible ici.
Et pour le reste du jardin ? Suivez ces conseils de base :
Certes, le tableau du dérèglement climatique peut rendre le jardinier morose. Mais pour contrer l’éco-anxiété, rien de mieux que l’action ! Et cela tombe bien, car jardiner fait partie de la solution contre le réchauffement climatique : plus fort, plus vertueux et plus simple à entretenir, votre jardin peut devenir un rouage essentiel pour limiter les ilots de chaleur, contribuer à baisser la pollution et vivre mieux chez soi. Un programme ambitieux, à lancer au fur et à mesure des années, du changement des espèces végétales aux nouvelles manières de jardiner.
