Dame qui arrose son potager
Dame qui arrose son potager

Un potager permet-il de faire des économies ?

173,6 kg en 2020 pour une dépense de 480 € / an : c’est ce que consomme et dépense un ménage français en fruits et légumes chaque année. (source : Bilan des achats de fruits et légumes 2020 par les ménages français, FranceAgriMer, avril 2021). Ces chiffres sont en hausse sensible depuis le confinement.

Pour concilier cette envie de bien manger avec nécessité économique, de nombreux Français se tournent vers le potager. Mais cultiver son lopin de terre est-il vraiment économique ?

Cultiver son potager : avantages et inconvénients

Actuellement, 60 % des Français possèdent des végétaux comestibles en extérieur (source : étude Kantar pour VALHOR et FranceAgriMer, « les Français et le végétal », 2021). Qu’est-ce qui motive ces personnes à cultiver fruits, légumes ou condimentaires dans leur jardin ou sur leur balcon ? A contrario, quels pourraient être les freins à cette pratique ?

Les plus d’un potager :

  • L’origine garantie des produits.
  • Des méthodes de culture contrôlées
  • Le moindre coût des récoltes
  • Le jardinage est considéré comme une activité valorisante, destressante et sportive.

Les désavantages d’un potager :

  • Manque de temps, non seulement pour cultiver mais aussi pour préparer le résultat des récoltes.
  • Coût des outils ou des matières premières
  • Manque de connaissances : 30 % des Français se déclarent néophytes en termes de culture potagère ou fruitière (source id.)

Alors, par quoi commencer quand on veut malgré tout se lancer dans un jardin potager ou verger, sans pour autant y perdre son temps et son argent ?

La bonne surface pour son potager

Au préalable, optez pour une parcelle ensoleillée, protégée des vents trop violents. Etudiez bien votre sol, et c’est parti pour cultiver vos légumes !

Le saviez-vous ? Sur un mètre carré de surface cultivée, on peut escompter jusqu’à 2 kg de récolte. Ce qui nous donne, sur une parcelle de 30 à 50 m² environ 80 kg de légumes, soit presque la moitié des besoins annuels. Pas mal, non ?

Ceci dit, vous trouverez nombre de conseils pour optimiser encore plus vos planches de culture. C’est ainsi le cas de certains potagers permacoles, ou des potagers en carré qui pratiquent une alternance des cultures très sophistiquée.

Petite plantation dans un jardin potager avec paillage

En mode extensif, on estime qu’une parcelle de 200 à 400 m² peut nourrir entièrement une famille, à condition d’y passer une moyenne de 2 heures par jour… Pourront ainsi être plantés des fruitiers, des condimentaires et des légumes ; à récolter au fil de saisons.

Les outils : la panoplie de base est relativement limitée : serfouette, râteau et semoir. Commencez surtout par un compost, qui vous assurera le coup de boost suffisant pour vos plantations.

Choisir des espèces et des variétés rentables

En 2021, 22% de Français ont acheté des plants potagers, et ont privilégié ceux-ci :

  • Tomate
  • Pomme de terre
  • Salade
  • Courgette
  • Aubergine

Quant aux condimentaires, achetés par 20 % de la population, ce sont ces genres qui ont été plantés en masse :

  • Basilic
  • Persil
  • Thym
  • Menthe
  • Ciboulette

Et du côté des fruitiers ? Étonnamment, ce sont les citronniers qui remportent la palme de la popularité, suivis des framboisier, pommier, cerisier, poirier.

Si vous souhaitez économiser pour vos futures recettes, voici quelques conseils de bon sens. Si vous êtes néophyte, tournez-vous vers des cultures faciles, comme la courgette, les tomates cerises ou les radis. La pomme de terre (2ème du top 5 des plants achetés), plus exigeante, pourra être mise de côté dans les premières années.

Ensuite, privilégiez les cultures à haute valeur ajoutée ! Dans les rayons d’un supermarché, une botte de ciboulette ou de menthe atteint 50 € le kilo(et 400 € / kg pour une herbe aromatique séchée), pour des saveurs parfois décevantes : plantez vos aromatiques !  De même, les fruits rouges (framboises, myrtilles…), les tomates cerise, les maïs… sont des alternatives intéressantes à cultiver dans un potager pour économiser.

Toujours dans cette optique, contournez les lois des saisons en plantant des condimentaires vivaces (thym ou romarin), qui vous offriront leurs saveurs sur de longues périodes. De même, les légumes vivaces comme les oignons rocamboles ou la rhubarbe sont de bonnes solutions. Si vous craquez pour les espèces populaires citées plus haut, tournez-vous vers des variétés productives et résistantes : Willemse en regorge.

Bien cultiver son potager

Une fois votre choix de légumes/fruits/condimentaires fait, deux pistes peuvent être explorées pour bien cultiver au potager :

  • Optimiser l’espace
  • Economiser les ressources

Du côté de l’optimisation d’espace, vous pourrez ainsi alterner les cultures rapides (aromatiques annuelles, radis, roquette, salades à couper…) avec lentes (carottes, courges, tomates, choux…) : une bonne manière de multiplier les cultures. Pensez aussi aux avantages des plantes grimpantes (kiwi, haricots d’Espagne, concombre) pour gagner de la place. Enfin, étudiez les associations de culture pour protéger vos plantes.

plantation plants de haricots dans un potager

La sobriété au jardin potager, vous connaissez ? Dans la lignée des jardins de paresseux, ne dédaignez aucune astuce pour économiser gestes et ressources (eau, semences…) au potager : ne retournez pas la terre à tout va, mais nourrissez-la et surtout paillez-la, faites vos graines, soyez inventifs et ingénieux… et suivez nos conseils !

Bien valoriser les récoltes

Supposons que vous achetez, en saison, une plaque de 12 plants de salades à planter. Quelques mois plus tard, vous risquez de crouler sous votre (abondante) production et ne plus voir une laitue en peinture ! C’est pourquoi nous vous recommandons de bien calibrer vos plantations en amont, et de bien vous entendre avec vos voisins : un don de légumes est toujours apprécié !

Valoriser les produits du potager-verger répond aussi à une réalité économique : les produits transformés sont souvent plus chers que les bruts, et vous économisez souvent en cuisinant vos propres récoltes. Cela peut passer par de la confiture, des pickles (en utilisant la fermentation), des coulis, des compotes… Par exemple, une récolte de coing peut donner de la pâte de coing (délicieuse en en-cas gourmand ou en accompagnement des fromages basques) et des gelées. Bref, innovez !

La conservation peut également être très simple : blanchir des haricots avant de les congeler ou compoter des pommes n’a rien de sorcier et peut vous donner un bon coup de main les jours de flemme cuisinière.

jardinier récolte des tomates sous une serre

Plus sérieusement, la conservation des légumes et fruits est une tâche de longue haleine, à laquelle il faut se préparer lorsqu’on se lance dans un potager. Mais au final, quelle satisfaction de sortir, au cœur de l’hiver, une sauce tomate du jardin ou de dégainer du congélateur des glaçons de basilic qui sublimeront votre bolognaise !

Comme « le fait maison » en cuisine, le « cultivé au potager » est souvent mis à l’honneur par ceux qui y voient une source d’économies. Mais pour certains, les récoltes ne valent pas le coût et les efforts consentis. C’est pourquoi il vaut mieux raisonner en termes de cultures complémentaires et d’activité de jardinage-plaisir : ce n’est qu’ainsi que les économies se mettront naturellement en place.

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