Poirier (Pyrus Communis) : Variétés, plantation, entretien et récolte

Les poiriers ont toujours été particulièrement appréciés parce qu’ils sont très décoratifs dans le jardin. Leur succès augmenta encore lorsqu’on découvrit qu’ils pouvaient être greffés sur des cognassiers nains qui ne requièrent que peu de place.

D’excellentes variétés de poires ont été obtenues en France pendant plusieurs siècles. Elles sont de haute qualité, mais ont le défaut d’être sensibles au gel. Cependant, le pouvoir de régénération de ces poiriers leur permet de récupérer après avoir subi des dégâts partiels au cours des hivers très froids.

Voici un tour d’horizon de ce magnifique fruitier à cultiver chez vous !

Le poirier : un fruitier facile à vivre et décoratif

Les poiriers sont des arbres fruitiers très appréciés dans nos régions.
Ces arbres sont à la fois réputés pour la saveur de leurs fruits… Ils lient aussi l’utile à l’agréable en proposant un réel intérêt décoratif.

Ce fruitier peut autant être installé en pleine terre du jardin qu’en pot, pour des variétés adaptées, sur un balcon ou une terrasse. La culture du poirier se révèle facile, mais il faudra cependant être vigilant lors de la plantation et l’entretenir avec soin… Nous le verrons amplement par la suite.

poires du poirier

Les origines du poirier

Le nom latin du poirier est Pyrus communis. Il fait partie de la famille des Rosacées qui réunit plus de 3000 espèces réunies en quelque centaines de genres.

Ses cousins sont donc nombreux : aubépines, prunellier, églantier, mais aussi des fruitiers comme les fraisiers ou des arbustes d’ornement comme les potentilles.

Le poirier est originaire d’Asie Centrale et s’est rapidement importé dans les régions tempérées d’Europe… Il semble déjà avoir été présent à l’époque de la Préhistoire.

On estime que certains poiriers peuvent vivre jusqu’à 300 ans ! Les grandes civilisations comme les Romains, les Grecs, les Égyptiens et les Chinois le consommaient déjà très tôt.

Les poires que nous connaissons à ce jour sont le résultat de nombreux croisements qui avaient pour but d’améliorer les qualités des fruits au XVII et XVIIIe siècle. Aujourd’hui, les producteurs de poires les plus importants se situent encore en Chine et en Russie, leur terre d’origine. Mais l’Italie et les États-Unis sont devenus également des territoires de production importants.

Alors pourquoi importer des poires alors que peut avoir un poirier sur son terrain et obtenir de délicieuses récoltes pour toute la famille ? Le poirier est d’ailleurs l’arbre fruitier familial par excellence !

Quand fleurit le poirier ?

Le poirier fleurit dès le mois d’avril en proposant de délicates petites fleurs blanches.

À cette période, de nombreux insectes comme les abeilles affectionnent ses fleurs. On peut d’ailleurs considérer que le poirier est un arbre mellifère au même titre que la majorité des arbres fruitiers. C’est d’ailleurs par cette pollinisation que l’arbre pourra produire des fruits : soit d’un arbre à un autre (comme le poirier Doyenné du Comice ou Louise Bonne… Nous le verrons plus bas), ou de manière auto-fertile (variétés Conférence, Comtesse de Paris ou Super Comice Delbias).

floraison du poirier

Quand fructifie le poirier ?

La fructification de poirier apparait entre 2 à 4 ans après la plantation dans sont sol d’accueil. Il faudra donc s’armer de patience pour récolter les premières poires.

Les prémices de poires apparaissent après la floraison d’avril et, selon les variétés, les premières poires apparaissent de fin juillet à octobre.

On parle souvent de variétés de poiriers auto-fertiles… C’est-à-dire à dire que les fleurs du poirier assurent elles-mêmes leur fécondation à partir de leur propre pollen.

Par opposition, on parle de poiriers auto-stériles : ils ont absolument besoin d’un autre arbre fruitier et de fleurs différentes pour pouvoir être pollinisées.

pollinisation poirier abeilles

Dans tous les cas, que votre poirier soit auto-fertile ou auto-stérile, la pollinisation croisée est toujours préférable.  Elle permet un enrichissement des gènes qui demeure impossible par l’auto-fertilisation. Les fruits obtenus par pollinisation croisée disposent de meilleures qualités organoleptiques (c’est-à-dire de goût, d’apparence, de senteur et de texture) mais également de plus grandes capacités de conservation (l’idéal pour conserver les poires).

Ainsi, un poirier pourra produire de très belles poires… Mais deux poiriers côte à côte (ou plutôt à proximité dans votre quartier par exemple) produiront tous deux d’excellentes poires !

On dit que la distance de pollinisation entre 2 poiriers est d’une centaine de mètres : une distance de marathon pour nos amies les abeilles !

Quand récolter les poires du poirier ?

Parmi le calendrier des récoltes de fruits, la poire prend une place importante car, en fonction des variétés et du climat, elle s’échelonne entre juin et novembre.

Mes poires sont-elles mûres ?

Afin de savoir si une poire est mûre, il suffit de tirer légèrement sur le pédoncule (la tige entre la branche et la poire… Que l’on appelle ensuite la queue de la poire).

Certains jardiniers apprécient de récolter les poires avant maturité, car les fruits sont plus fermes. Dans tous les cas, une fois cueillie, la poire continue de mûrir.

Comment cueillir et récolter les poires ?

Pour cueillir une poire, il suffit d’opérer un léger mouvement de rotation : la poire se détache alors.

Si vous avez encore un doute quant à la récolte complète, ouvrez l’une de vos poires… Les pépins doivent être marrons foncé.

cueillir une poire par légère rotation

Comment planter un poirier ?

Quel sol pour planter un poirier ?

Les poiriers poussent bien dans un sol bien drainé au PH de 6 à 7, mais ils demandent plus de chaleur que les pommiers. Ils peuvent être conduits en espaliers ou en fuseaux, en haute ou demi tige, en formes basses et également en buissons.

Outre les exigences du sol, il est nécessaire de prendre la précaution suivante : à l’exception de quelques variétés tardives, qui ne sont pas nombreuses, la plupart des poires ne peuvent pas être conservées longtemps et mûrissent trop rapidement. De ce fait, elles perdent rapidement leur goût et deviennent farineuses, par conséquent, il est préférable de planter, dans la mesure du possible, des variétés ayant des périodes de maturité différentes de manière à répartir sur une plus longue période l’utilisation de tous les fruits.

Quand planter un poirier ?

La plantation peut se faire de novembre à mars. Lorsque vous effectuez la plantation, choisissez-leur les endroits les plus chauds de votre jardin. C’est là qu’ils acquerront un maximum de qualités.

Comment procéder à la plantation du poirier ?

Les poiriers se plantent comme la majorité des arbres fruitiers. N’hésitez à pas à consulter notre dossier sur “comment planter un arbre fruitier” : schémas, illustrations et astuces vous aideront à vous lancer.

  • Creusez un trou de plantation de 60 cm de profondeur et d’environ 1 mètre de diamètre. Disposez la terre à côté du trou (sur une bâche par exemple pour ne pas la mettre directement sur l’herbe… Vous abîmeriez votre pelouse).
  • Veillez à ce que la terre retirée soit bien ameublie et retirez les cailloux et les mauvaises herbes
  • Rebouchez la moitié du trou avec la terre que vous avez retirée au préalable en y ajoutant un peu de terreau, voire du fumier composté
  • Coupez l’extrémité des racines du poirier selon le schéma suivant :
raccourcir les racines avant la plantation de l'arbre fruitier
  • Installez votre poirier dans le trou de plantation en écartant bien les racines. Puisque le trou est grand, nous vous conseillons de mettre une bêche en travers pour bien que le collet du poirier (jonction entre les racines et le tronc) soit au niveau du sol. N’oubliez pas également d’ajouter un tuteur pour maintenir le poirier bien droit.
  • Rebouchez l’ensemble avec la terre extraite restante et tassez bien avec votre pied.
  • Arrosez abondamment pour que la terre gorgée d’eau colle bien aux racines : c’est extrêmement important qu’il y ait ce contact terre / eau / racine ;
  • Aménagez une petite cuvette pour que l’eau de pluie puisse bien pénétrer dans la terre et ne pas s’écouler vers d’autres endroits du jardin.

Ainsi, en suivant cette démarche simple, vous avez la garantie d’un poirier bien planté !

Comment placer le collet du fruitier ?

Où planter un poirier ?

Il est recommandé de planter les variétés tardives dans les régions où pousse facilement la vigne. Ils mûriront avec plus de facilité et donneront des fruits de meilleure qualité.

Si vous désirez planter des variétés tardives dans des régions froides, il faut alors les former en espalier, en situation ensoleillée et aérée. Les poiriers forment leurs dards beaucoup plus tôt et en nombres plus importants que les pommiers. Ils sont donc pour cette raison beaucoup mieux adaptés à la culture en espalier qui demande une taille de fructification après avoir construit la charpente.. Un pincement des rameaux en vert au cours de l’été est encore plus important que pour le pommier. Il a un rôle essentiel pour la formation de l’arbre. Coupez en juillet les pousses au-dessus de 4 à 6 feuilles En hiver, elles seront à nouveau raccourcies, à deux boutons, Ensuite, on peut laisser quelques pousses sans les couper, de même les boutons à fleurs en formation ne seront pas supprimés.

Vous devez seulement, dans le courant de l’hiver suivant, supprimer aux pousses le tiers de leur longueur. Les couronnes des arbres formés doivent être élaguées çà et là, afin de les éclaircir. À l’inverse de beaucoup de fruits, les poires ne doivent pas mûrir sur l’arbre, car la chair se colorerait vite en brun. Il faut cueillir les fruits encore fermes et verts. Les poires sont dans tous les cas cueillies au bon stade de leur maturité, lorsqu’elles présentent un léger renflement à la base du pédoncule et qu’elles commencent à virer de couleur. Vous pourrez alors les entreposer dans un local où elles termineront leur maturation (un local frais est recommandé).

poirier dans un jardin d'ornement

Comment entretenir un poirier ?

Comme tous les fruitiers, les soins à apporter aux poiriers sont : la fertilisation du sol, la taille, le traitement contre les maladies.
Ces trois sujets sont importants et nécessaires. Ils permettent d’obtenir une récolte optimale.

Comment fertiliser le sol de culture du poirier ?

L’arrosage et la fertilisation du sol sont des points important pour la bonne croissance des poiriers. Dans notre dossier  “Comment arroser et entretenir un arbre fruitier” vous trouverez toutes les recommandations des jardiniers Willemse.

Comment tailler un poirier ?

Concernant la taille du poirier, nous vous invitons à consulter notre dossier :  “Comment tailler les arbres fruitiers”. Vous disposerez de schémas et illustrations pour vous aider à réaliser une bonne taille.
Cette taille, ou plutôt « ces tailles  » devront avoir lieu à différents moments de la vie du poirier… De la taille de formation de l’arbre à sa taille d’entretien.

taille réussie de poirier

Comment prévenir les maladies du poirier ?

Les maladies des arbres fruitiers sont, à vrai dire, les maladies les plus répandues dans le jardin.

Certaines maladies se propagent de fruitier en fruitier. Il est donc important d’avoir une vision globale de la santé de son jardin et de son verger.
Nous vous invitons donc à consulter notre dossier :  “quelles sont les maladies et ennemis des arbres fruitiers“… Le cas des poiriers y est évoqué.

lutter contre les maladies du poirier
Un jardinier asperge les feuilles d'arbres malades contre les champignons et les parasites.

Quelles variétés de poiriers choisir ?

Chaque poirier a sa spécificité. On pense souvent au goût de la poire avant toute chose (oui, les jardiniers sont gourmands), mais il faut également penser à la pollinisation entre les poiriers.

Le poirier Conférence

Le poirier Conférence propose des poires dont la cueillette s’effectue dès la fin août. Ses poires peuvent être consommées jusqu’à la mi-novembre.
La poire Conférence est très juteuse et sucrée. Même les fruits situés sur les branches les plus hautes conservent toutes leurs qualités.
Le poirier Conférence est une variété de poirier supportant le vent, suffisamment résistante au gel et surtout… Auto fertile !

Cette variété existe en version naine… Le mini-poirier Conférence peut se cultiver en pot sur un balcon ou une terrasse tout en conservant les qualités gustatives du fruit.

poirier conférence

Le poirier Doyenné de Comice

Le poirier Doyenné de Comice propose des poires dont la cueillette s’effectue dès le mois de septembre. Ses poires peuvent être conservées jusqu’à la mi-novembre.

La poire Conférence est très juteuse et souvent considérée comme la poire ayant le plus de goût. Pour obtenir des poires, cette variété doit être pollinisée par un autre poirier Williams ou poirier Conférence.

poirier doyenné de Comice

Le poirier Bonne Louise d’Avranches

Le Poirier Bonne Louise d’Avranches propose des poires dont la cueillette s’effectue en septembre. Ses poires peuvent être consommées jusqu’en décembre.

Cette variété est très appréciée pour sa chair sucrée, juteuse et parfumée.
Pour obtenir des poires, cette variété doit être pollinisée par un autre poirier Conférence ou poirier Doyenné du Comice.

Poirier Bonne Louise d'Avranches

Le poirier Comtesse de Paris

Le poirier Comtesse de Paris propose des poires dont la cueillette s’effectue à partir d’octobre. Avec une récolte plus tardive, ses poires peuvent être consommées jusqu’en janvier.

Ses fruits sont surtout très appréciés confits au jus. Leur chair est très douce et granuleuse. Comme pour le poirier Conférence, la variété Comtesse de Paris est auto-fertile.

poire de cultivar comtesse de Paris sur une branche

Le poirier Super Comice Delbias

Le poirier Super Comice Delbias propose des poires dont la cueillette s’effectue fin septembre. Ses poires peuvent être consommées jusqu’en novembre.

La chair des poires Super Comice Delbias est fine, fondante à la saveur excellente. Comme pour le poirier Conférence et Comtesse de Paris, le poirier Super Comice Delbias est auto-fertile.

A quelles plantes associer le poirier ?

Pour une belle récolte de poires, il est important de favoriser la pollinisation. Les insectes pollinisateurs comme les papillons, les abeilles, les bourdons seront plus nombreux s’ils considèrent votre espace jardin comme une réelle terre d’accueil…

Ainsi, privilégiez des plantes mellifères à proximité de vos fruitiers : lavandes, marguerites, alliums mais aussi des arbustes à fleurs avec une haie fleurie par exemple.

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