La taille est un point très important dans la conduite des arbres fruitiers.
Lorsque vous achetez votre arbre fruitier, il possède généralement un tronc et quelques branches disposées autour plus ou moins régulièrement.
Si vous le formez vous-même, il faut vous efforcer de choisir les premières branches de façon que la charpente de l’arbre soit bien équilibrée.
Pendant tout le temps de la formation, veillez à ce que la couronne soit aérée au centre pour laisser l’air et la lumière y pénétrer largement. C’est la condition nécessaire pour avoir une bonne floraison suivie d’une bonne fructification.
Le but essentiel que vise la taille, surtout les premières années, est de donner à l’arbre fruitier une forme en établissant une charpente valable. C’est pourquoi il est important de poursuivre avec soin la formation de l’arbre surtout au début de sa croissance pour une mise à fruits rapide et plus tard, des récoltes abondantes.

Afin d’illustrer toute la démarche de taille, voici un schéma récapitulant les différents termes employés :

Pour que la taille soit nette, il est important de bien tenir votre sécateur.
Les quatre doigts font pression sur le manche qui correspond à la lame la plus large et non l’inverse.

Lorsque vous faites la plantation à l’automne, la taille est effectuer au printemps suivant. Il faut alors couper pour raccourcir :
– d’une part, le prolongement du tronc ;
– d’autre part, les trois ( ou plus ) branches principales ;
– enfin, les pousses secondaires restantes, à une longueur pouvant aller de 2 à 4 yeux, afin qu’elles ne dépassent pas la hauteur du tronc.
Pour former un fuseau en partant d’un scion (jeune plant greffé de 1 an à une seule tige), il faudra rabattre la tige à 6 ou 8 yeux.

Pour la taille des rameaux, il ne doit pas y avoir, ni un ” chicot ” (morceau du rameau sectionné au-dessus du bourgeon et qui a tendance à se dessécher, ni une coupe trop à ras du bourgeon et trop inclinée.

Vous avez donc sélectionné 3 branches principales sur votre arbre. Après la saison de végétation, chacune de ces trois branches ayant poussé, coupez-les à nouveau au tiers de leur longueur.
Pour choisir le bourgeon, pensez à la direction que prendra la branche qui en sortirai elle doit s’orienter vers l’extérieur.
Après cette taille vous pouvez, pour chaque branche, laisser au moins deux nouvelles pousses.
Le jeune arbre fruitier se retrouvera donc avec 6 nouvelles branches l’hiver suivant. Celles-ci seront ramenées à la moitié de leur longueur.

Pour couper les jeunes pousses du fruitier, tenez le sécateur par-dessous : rabattez la branche à couper avec la main gauche et maintenez la vers le haut. La lame large du sécateur doit être en contact avec le tronc.

Pour couper les jeunes pousses du fruitier avec un greffoir, l’important avant tout c’est que le greffoir soit parfaitement aiguisé, qu’il s’agisse de couper des bois durs ou des bois tendres.
Pendant une nouvelle saison les branches se développeront et votre arbre aura donc 12 branches principales. Les branches fruitières se développant sur le prolongement du tronc occuperont de la même manière, petit à petit, les espaces disponibles.
Après la taille de la deuxième année votre arbre doit avoir à nouveau sa forme pyramidale.
Encore un point important: tandis que vous devez éliminer les pousses qui font de la concurrence et autres gourmands, vous devez au contraire conserver toutes les pousses faibles qui sont à l’extérieur de la couronne, même celles qui ne sont pas destinées à devenir des branches fruitières.
Pour qu’elles ne se développent pas trop vers le haut, elles peuvent être arquées ou palissées horizontalement. En aucun cas vous ne devez les raccourcir car la taille favoriserait le départ de nouvelles pousses, ce qui n’est pas utile sauf pour les prolongements des branches fruitières et du tronc.
La mise à fruits est favorisée si la charpente de l’arbre est bien équilibrée et entretenue.
En premier lieu, supprimez toujours les pousses qui ne servent à rien, ensuite ne conservez que celles qui constitueront cette charpente équilibrée en taillant les prolongements du tronc et des branches fruitières au-dessus d’un bourgeon extérieur bien constitué.
En fait, le fuseau doit toujours avoir la forme d’une pyramide, non seulement parce qu’il est ainsi beau à regarder, mais également parce que c’est une forme pratique. Les pousses se développant exagérément jusqu’au-dessus du prolongement du tronc ou autour seront également supprimées. Elles doivent être raccourcies afin de permettre aux branches fruitières situées au-dessous de se développer.
La couronne d’un demi-tige ou d’une haute-tige se compose également au départ de 3 branches principales, faisant avec le tronc un angle d’environ 45°.
Il faut veiller au développement de ces 3 branches qui divisées chacune en 2 deviendront 6 branches.
Supprimez en hiver les rameaux en surnombre faisant concurrence et risquant de provoquer une confusion dans la ramure, peu propice à la fructification.
Après cette taille de formation qui demande beaucoup de rigueur, celles qui suivent visent à entretenir l’équilibre entre le jeune et le veux bois.
A ce propos, il est important de savoir que l’on distingue difficilement en hiver, les bourgeons à bois des boutons fleurs et à fruits.
Pour une branche qui est à sa troisième année et qui doit être coupée:
– le bois le plus jeune qui est à couper porte des boutons à feuilles ou à bois ;
– la partie médiane porte les boutons à fruits ;
– la partie la plus ancienne porte des “productions” qui pourront donner des fruits.
Afin de les distinguer, sachez que :
– les boutons à bois sont allongés et pointus ;
– les boutons à fleurs sont plus larges et arrondis au sommet.
Dans l’optique d’un rajeunissement ou d’une taille de régénération, cette branche âgée de plusieurs années doit être remplacée par une autre plus jeune.
Les tailles les plus importantes pour le pommier sont celles d’entretien et de fructification. L’entretien est indispensable pour toutes les variétés de pommes cultivées en forme dirigée. Avec cette taille vous anticipez sur les tailles suivantes, seules seront coupées quelques pousses et des branches ayant déjà fructifié, Laissez se développer les branches porteuses de “productions” qui évolueront en boutons à fruits. Elles doivent être coupées seulement lorsqu’elles ploient jusqu’à terre sous le poids des fruits. Alors prévoyez le remplacement par des pousses de deux ans et ne coupez que le strict nécessaire. Les vieilles pousses ayant fructifié se trouveront ainsi remplacées par les nouvelles qui seront à leur tour taillées le moment venu.
Avec cette méthode on ne coupe pratiquement pas les pousses avant qu’elles aient fructifié. Elles sont renouvelées une fois. En outre, on coupe à deux yeux la branche principale, on obtient ainsi un perpétuel renouvellement de la fructification.
Presque toutes les jeunes pousses qui se développent directement sur des branches plus âgées donnent dans l’année qui suit des boutons à bois et n’ont pas besoin de ce fait d’être coupées. Quelques-unes cependant ont besoin d’être taillées à deux yeux. Leur nombre augmente selon la vigueur de l’arbre. Plus elle est importante, plus est rand également le nombre des pousses conserver, Cette taille d’entretien qui consiste à revenir sur un bois plus jeune est pour cette raison appelée taille de “rajeunissement’. Elle permet de passer d’une récolte maigre à des récoltes abondantes dans les années qui suivent. Cette méthode de taille doit être naturellement adaptée selon les variétés.
Pour les variétés qui portent leurs récoltes à l’extrémité de leurs branches on ne doit tailler que légèrement les pousses d’extrémité car ce sont elles qui portent les fructifications. Dans ce cas précis il est donc recommandé de limiter la coupe aux bois morts et aux branches indésirables qui se croisent ou poussent à l’intérieur de la couronne.

Pour couper une grosse branche, sciez à 30 cm environ du tronc en utilisant une scie pour bois vert, d’abord en-dessous puis au dessus.

Le ” chicot ” qui reste peut alors être coupé sans difficulté sur empattement, c’est à dire, complètement à ras du tronc, sans qu’il rest le moindre morceau.

La cicatrice ronde sera, dans ce cas, rafraîchie et rendue bien lisse avec un greffoir, puis mastiquée.
Elle est un peu le contraire de la taille d’entretien ou élagage qui consiste à ne supprimer que quelques branches ayant déjà donné des fruits. Ici par contre, toutes les pousses sont systématiquement taillées, les vigoureuses à quatre ou six bourgeons, les plus faibles à deux seulement. L’année suivante, les nouveaux rameaux qui se développent sont traités de la même manière. C’est la raison pour laquelle de nombreuses productions à fruits apparaissent.
D’une façon générale, vous devez pour la taille de fructification tenir compte essentiellement de la vigueur moyenne pour savoir si vous devez conserver la branche entière avec toutes ses productions ou la raccourcir de quelques centimètres. La vigueur des arbres et leur productivité (nombre de bourgeons) doivent régler les modalités de la taille. Formez (palissage et arcure) les pousses faibles pour qu’elles donnent des fruits et ménagez les plus fortes.
Après quelques années la couronne deviendra trop dense et il vous faudra l’éclaircir faute de quoi, la fructification n’aurait ni assez de place, ni assez de lumière.
Pendant l’été (juin-juillet) supprimez les branches indésirables (mal placées) et celles qui sont en surnombre. Ainsi l’air et la lumière pénètreront plus facilement à l’intérieur de la couronne favorisant la formation des fruits et celle des réserves nutritives et améliorant la résistance aux maladies.