Tout ce qu'il faut savoir sur le compost

Tout ce qu’il faut savoir sur le compost

Dans le monde du jardinage, le compost est bien souvent qualifié “d’or brun”. Et pour cause ! Avec sa structure et tous ses éléments minéraux, c’est une véritable richesse pour le sol de nos potagers, de nos massifs et de nos bordures. Si ce formidable allié du jardinier est disponible dans le commerce, on peut toutefois l’obtenir gratuitement et en grande quantité chez soi. Pour cela, il faut néanmoins savoir comment fonctionne le compostage et respecter un certain nombre de règles, afin d’obtenir ce précieux trésor que représente le compost.

Que trouve-t-on dans le compost ?

Le compost, un tas de résidus organiques…

Le compost est constitué de matières organiques en décomposition. On peut les regrouper en deux grandes catégories :

  • les déchets verts, plutôt riches en azote (N) et humides, comme les restes de cuisine, les résidus de tontes, les feuilles vertes, etc.
  • les déchets bruns, plus concentrés en carbone (C) et secs, telles que les feuilles mortes, le broyat et la sciure de bois, le carton, etc.
Que trouve-t-on dans le compost

Attention cependant de ne pas faire un amalgame entre les noms “vert” et “brun” des déchets et la couleur de ces derniers. Par exemple, le marc de café ou le fumier sont noirs, mais leur richesse en azote les range dans la catégorie des déchets verts. À l’inverse, le papier ou la paille sont classés dans les déchets bruns, malgré leur couleur claire.

… qui grouille de vie

Seuls, les déchets ne suffisent pas pour faire un bon compost. Il faut, en effet, des organismes capables de les dégrader. Parmi eux, on peut distinguer :

  • la macrofaune, visible à l’œil nu et constituée des cloportes, vers de terre, iules (sorte de mille-pattes), limaces, etc.
  • la microfaune qui, bien qu’invisible, joue un rôle essentiel dans la décomposition des déchets. On y retrouve surtout des bactéries et des champignons.

Peut-on tout mettre au compost ?

Oui, mais…

En théorie, toute matière organique est compostable. Ceci inclut donc les déchets de cuisine ou de jardinage, les éléments en cellulose (papiers, cartons non plastifiés…), mais également les déjections animales ou humaines, et même nos cheveux.

Peut-on tout mettre au compost ?

En pratique, cependant, afin d’éviter certaines déconvenues, il est préférable d’opérer une sélection préalable. Ainsi, bien que l’urine et les excréments puissent intégrer un tas de compost, ils demandent néanmoins un traitement bien particulier pour empêcher tout risque sanitaire, notamment à cause de bactéries comme Escherichia coli ou Salmonella entre autres.

Les déchets de cuisine comme la viande, le poisson, les graisses, ou encore les céréales peuvent être compostés. Ils auront cependant le gros inconvénient d’attirer des nuisibles comme les rats et autres rongeurs. À vous de voir si vous souhaitez les intégrer ou non.

Les résidus de tailles de conifères peuvent être ajoutés dans un compost. La quantité doit cependant être minime. En effet, dans le cas contraire, ces matières organiques ont tendance à réduire l’activité de dégradation du compost.

La gestion des déchets issus de végétaux malades et les adventices

Dans le monde du compostage, ces deux questions sont sensibles et ont tendance à diviser. Certains jardiniers diront qu’il n’y a pas de problème, quand d’autres soutiendront qu’il faut absolument éviter. Comme souvent, la réponse se situe probablement au juste milieu.

De par leur constitution, les adventices (ou mauvaises herbes) sont riches en azote et elles représentent un apport intéressant pour le compost. Néanmoins, pour éviter toute propagation ultérieure, il est préférable de ne pas mettre celles qui sont montées en graine. De même, des plantes comme le chiendent, le liseron, ou encore le pissenlit, sont capables de repousser à partir d’un simple bout de racine. Deux possibilités alors : soit vous ne les mettez pas au compost, soit vous les laissez sécher au soleil au préalable.

Concernant les maladies, certains jardiniers ont pris le parti d’intégrer les feuilles malades, mais d’éviter les végétaux aux racines contaminées. En effet, les pathogènes telluriques, vivant dans la terre, ont de plus grandes probabilités de survivre dans un tas de compost.

Comment obtient-on un bon compost ?

Le compostage est le résultat d’un lent processus. Celui-ci se déroule en cinq phases :

Comment obtient-on un bon compost ?

L’étape mésophile

Cette phase porte ce nom en raison des bactéries et champignons qui prolifèrent dans le compost durant cette période. En effet, ceux-ci ont besoin de conditions moyennes d’humidité et de températures (entre 20 et 45°C).

Durant ce stade du compostage, les organismes mésophiles vont se nourrir des déchets. Leur population va alors augmenter, tout comme la température du tas de compost.

L'étape thermophile

L’étape thermophile

Lorsque la température atteint entre 40 et 45°C, les organismes mésophiles vont peu à peu laisser la place aux bactéries et champignons thermophiles. Ceux-ci adorent la chaleur, et ils vont donc proliférer à leur tour.

Lors de cette étape, les déchets tendres vont être transformés plus rapidement.

L'équilibre et le refroidissement

L’équilibre et le refroidissement

Petit à petit, la quantité de déchets tendres à dégrader va diminuer. La température au cœur du tas de compost va également décroître. À ce moment-là, les organismes mésophiles font leur retour.

La maturation

La maturation

Cette avant-dernière étape est probablement la plus longue. En effet, à ce stade, il reste surtout de la matière ligneuse à décomposition lente. Ce sont principalement les champignons qui s’en chargent, mais cela prend du temps. En fonction de la taille des déchets ligneux incorporés dans le compost, il faut parfois compter plusieurs mois, parfois un an, avant d’obtenir un “compost mûr”.

La récolte

La récolte

Lorsque le compost présente une belle texture friable, fine et granuleuse, alors il est prêt à faire le bonheur de vos plantes. À ce stade, il ne doit plus être possible d’identifier les différents déchets qui le composaient initialement.

Comment composter ses déchets ?

Le compostage peut se faire en tas, en bac, ou en composteur. Si vous avez une place suffisante, n’hésitez pas à en mettre deux côte à côte. Ils vous permettront une meilleure gestion et rotation de vos déchets.

  1. Commencez par remplir le bac de compostage avec vos déchets organiques. Prenez soin de bien respecter le ratio de ⅔ d’humide, pour ⅓ de sec. N’hésitez pas également à ajouter quelques éléments secs plus grossiers. Ils permettront à l’air de circuler, ce qui évitera un phénomène de macération.
  2. Chaque nouvel ajout de matières organiques devra se faire en respectant les bonnes proportions.
  3. Pour faciliter la dégradation de la matière organique, prévoyez de retourner le tas deux à trois fois durant le cycle de compostage. L’aération et l’oxygénation sont des éléments essentiels pour un bon compost.

Quelques astuces et précautions pour un compost optimal

Astuces de compostage

  • Afin d’accélérer la dégradation des déchets, il est possible de les broyer avant de les incorporer au compost.
  • Au tout début du compostage, déposez une première couche de tiges et branchages qui créeront des poches d’air à la base de votre tas de compost.
  • Plus le tas de compost sera gros, plus la chaleur sera élevée, et plus rapidement les déchets seront dégradés.
  • Lors de la création de votre compost, il est possible de rajouter de la terre de jardin aux premières couches. Les organismes vivants qui s’y trouveront amorceront plus rapidement le travail de dégradation. Dans le commerce, vous pouvez également trouver des activateurs de compost prévus à cet effet.
Astuces de compostage
  • Vous n’êtes pas obligé d’attendre que le compost soit entièrement mûr pour l’incorporer au potager ou dans votre jardin. En effet, même s’il reste des éléments non dégradés, ceux-ci viendront nourrir et développer la faune du sol.

Précautions à prendre

  • Couvrez votre compost si vous résidez dans une région aux pluies abondantes. A contrario, si votre jardin se situe sous un climat sec, il sera peut-être nécessaire d’arroser votre compost pour maintenir une bonne humidité.
  • Pensez à placer votre compost dans un endroit protégé du soleil, du vent et de la pluie.
Menu