Liseron, Convolvulus arvensis
Liseron, Convolvulus arvensis

Comment éliminer le liseron définitivement (Convolvulus arvensis) ?

Il grimpe sans frémir à l’assaut des moindres tiges, et envahit rapidement tous les jardins : lui, c’est le liseron (Convolvulus arvensis ou Calystegia sepium.)

Cette grimpante vivace est une vraie peste et s’en débarrasser peut parfois virer à la lutte armée. Voici les méthodes pour transformer le liseron en mauvais souvenir.

Identification de l’ennemi : le liseron

Le liseron est une grimpante de la famille des Convolvulacées à feuillage caduc. Il se développe dans tout type de sol, avec une préférence pour les sols un peu compactés. Il laisse voir de jolies fleurs blanches à cœur rose, qui s’ouvrent au soleil du matin et peuvent se refermer lorsque le temps est maussade. Ses tiges s’enroulent autour des tiges et branches des plantes.

Plus précisément, on rencontre deux types de liserons :

  • Le liseron des champs (Convolvulus arvensis) : d’une hauteur de 2 m au maximum, cette volubile est moins robuste et invasive que sa version des haies. Ses fleurs, blanc-rose, sont faiblement parfumées et éphémères.
  • Le liseron des haies (Calystegia sepium) : il atteindra environ 3 m au maximum et arbore des fleurs en entonnoir blanches.
fleurs blanches liseron

Dans les deux cas, les fleurs sont appréciées des insectes et particulièrement des syrphes.

La reproduction du liseron

Le liseron, prolifique, se multipliera de trois manières :

  • Via les fleurs qui montent en graine. Les graines sont ensuite dispersées par le vent ou les oiseaux.
  • En automne, par marcottage des tiges qui s’affaissent et s’enracinent au sol
  • Et via les racines (des rhizomes traçants) : chaque tronçon donne une nouvelle plante. Cette reproduction racinaire s’avère particulièrement problématique. Ainsi, un bêchage un peu trop poussé ou le passage du motoculteur risque de « hacher » les racines enterrées, créer de nouveaux pieds et disséminer d’autant plus le liseron.

Mission : se débarrasser du liseron

Pourquoi éliminer le liseron ? C’est simple : parce qu’il mange la part des autres ! Au niveau du sol d’abord, il va prélever l’eau et les nutriments nécessaires à la bonne croissance des plantes sur place. Ses rhizomes vont également s’étendre de manière anarchique, augmentant d’autant leur capacité de nuisance.

Fleurs du liseron des haies (calystegia sepium)

Ensuite, le liseron va s’accrocher (dans le sens inverse des aiguilles d’une montre) autour des sujets, les étouffant ou les privant de lumière.

C’est la raison pour laquelle Calystegia sepium et Convolvulus arvensis sont considérés comme des adventices.

Les méthodes maison : le vinaigre et l’étouffement

Le vinaigre blanc

Souvent préconisé pour remplacer les produits phytosanitaires de synthèse, le vinaigre (ou acide acétique) peut aussi être utilisé contre le liseron. Mais attention, ce produit n’est pas non plus sans danger, car il détruit les micro organismes du sol.

Privilégiez donc une application sur votre terrasse ou dans les allées, lorsque les rhizomes de liseron ont tendance à s’inviter dans les interstices… Vous pouvez sinon le pulvériser précautionneusement sur les feuilles du liseron, qui rendra l’âme rapidement. Il s’affaiblira ensuite au fur et à mesure des repousses. Un peu fastidieux…

Verser du vinaigre blanc dans un bol

La méthode par étouffement

Pour étouffer dans l’œuf toute velléité de propagation du liseron, pensez à l’étouffer. Mais pour y parvenir, il vous faudra prendre votre mal en patience : pas moins de deux saisons ! Recouvrez d’une couche épaisse votre terre de massif en automne : utilisez pour cela du plastique, un vieux tapis ou des cartons, que vous lesterez pour ne pas laisser passer le jour. Ensuite, attendez… Jusqu’à l’été prochain. En cas d’infestation massive, il est recommandé d’attendre 12 à 18 mois.

Pour un pied solitaire, vous pouvez placer un cache qui occultera la lumière et la chaleur et affaiblira considérablement le liseron. Une boîte de conserve fera l’affaire.

La méthode traditionnelle : l’arrachage (à privilégier)

Il serait tentant de partir sur les méthodes de désherbage traditionnel pour le liseron :

  • un désherbage thermique, qui ne brûlerait que les parties supérieures du feuillage sans s’attaquer aux racines
  • un arrachage à la main qui laisse en terre les fameuses racines
  • ou une taille des fleurs ou des parties aériennes qui évite au moins la montée en graine des liserons.
Un homme ramasse des mauvaises herbes

Il serait tentant de partir sur les méthodes de désherbage traditionnel pour le liseron :

  • un désherbage thermique, qui ne brûlerait que les parties supérieures du feuillage sans s’attaquer aux racines
  • un arrachage à la main qui laisse en terre les fameuses racines
  • ou une taille des fleurs ou des parties aériennes qui évite au moins la montée en graine des liserons.

Mais malheureusement, cela ne suffit pour une éradication complète. Passons donc à l’arrachage en bonne et due forme du liseron. Or, nous l’avons vu, chaque éclat de racine peut créer de nouveaux sujets et provoquer de nouveau une invasion. C’est la raison pour laquelle le choix des outils et la méthode employée devront être adaptés.

Quand agir ? Le plus simple est de travailler en début de printemps, quand le sol est encore meuble et exempt de plantations. Mais vous pouvez agir tout au long de la saison, en fonction des invasions.

Quel outil utiliser ? Pour agir en toute délicatesse, remisez les gros ustensiles et passez à la manière douce. La gouge à asperges, qui peut plonger profondément dans le sol possède bien des atouts, mais la bêche (bien affûtée) ou la grelinette aussi.

Comment procéder ? L’idée est de soulever la terre d’un coup de bêche bien placé autour du rhizome pour ne pas le casser, faire levier et extraire la longue racine. Plongez donc profondément vos outils en terre.

Si le liseron est entortillé dans une de vos vivaces, il vous faudra aussi la déterrer, détricoter les rhizomes qui se sont intercalés dans les racines, puis replanter votre sujet.

Que faire des racines du liseron ?
Ne les compostez pas, ils pourraient, tels des zombies, revenir vous hanter la saison prochaine. Deux méthodes existent : la première consiste à convoyer vos racines vers la déchetterie la plus proche dans le bac à végétaux, la seconde à conserver vos racines dans un sac-poubelle un an avant de s’en débarrasser. Une vraie peste, disions-nous !

Éviter la repousse

Le saviez-vous ? le liseron est une plante bio-indicatrice, c’est-à-dire qu’il informe d’une carence du sol. Un liseron qui prospère dans un sol signifie que celui-ci est fragilisé par un compactage et qu’il demande à respirer de nouveau grâce aux longs rhizomes du liseron !

Pour éviter d’avoir sans cesse à désherber du liseron, trois solutions :

  • ne laissez pas le sol à nu pour éviter qu’il ne se tasse : plantez des engrais verts comme la luzerne.
  • nourrissez le sol avec un compost pailleux
  • décompactez la terre à la grelinette

 

Liserons fleurs bleus

Et si, comme pour les escargots, on regardait le liseron avec philosophie ? Bref, pourquoi ne pas s’en accommoder ? À moins qu’il ne devienne franchement invasif, cette grimpante nectarifère et décompactante a bien des atouts. Pensez-y avant de vous rompre le dos en arrachant vos rhizomes !

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