Fleurs, arbustes, arbres, autant de végétaux qui font le plaisir de nos sens au jardin. À tel point qu’on en finit par oublier ce qu’il se passe sous nos pieds. Et pourtant, si l’on ne prend pas certaines précautions au moment de la plantation, la joie de la contemplation peut rapidement laisser place à l’embêtement. La cause ? Les racines des plantes qui peuvent détériorer les conduites d’eau enterrées. Pour éviter ce problème, découvrez quelles espèces planter près d’une canalisation et quelques conseils pratiques d’aménagement.
Quelles espèces planter près d’une canalisation ?
Qu’entend-on par canalisation ?
Selon le Larousse, une canalisation est une « tuyauterie utilisée pour l’eau, l’air, le gaz, les produits pétroliers, etc. ; [un] système de canaux ou de conduites ».
Au jardin, nombreux sont les dispositifs qui répondent à cette définition :
- tuyaux de raccordement à l’eau potable ;
- arrosage enterré ;
- conduite de tout-à-l’égout ;
- fosses toutes-eaux (anciennement fosses septiques) ;
- récupération des eaux de pluie ;
- drainage pour les terrains en pente ;
- etc.
Si l’on y pense forcément au moment de leur mise en place, on a tôt fait de les oublier et c’est là que les ennuis peuvent commencer.
Pourquoi les végétaux peuvent-ils être problématiques pour les canalisations ?
C’est une évidence, mais les plantes ont besoin d’eau pour se développer et leur système racinaire est là pour la leur procurer.
Si, en surface, nous prenons plaisir à voir la végétation se développer, il faut se dire que sous terre, les racines progressent de la même façon, dans une quête insatiable d’éléments nutritifs et d’eau. Leur spécialité est donc de détecter les sources d’humidité dans le sol pour ensuite s’y diriger. Vous l’aurez compris, une fuite à cause d’un joint, une canalisation fissurée ou un tuyau poreux sont plus que suffisants pour attirer une partie du système racinaire de la plante. Une fois cette source intarissable trouvée, les racines peuvent finir par s’installer à l’intérieur même du tuyau ou de la conduite et finir par l’obstruer, avec les problèmes de dégâts des eaux que cela implique : inondation, débordement, perte de pression, etc.
En principe, rares sont les vivaces qui poseront problème. En revanche, les arbustes et surtout les arbres sont à installer avec précaution.
À noter que les racines des arbres, en dehors de leur recherche d’eau, peuvent également porter atteinte à une canalisation simplement en la rompant, à cause d’une racine au développement trop important.
Conseils pratiques de plantation
Quelques précautions lors de l’aménagement de votre jardin permettent de limiter les risques.
- Pour les arbres, respecter une distance de plantation de 3 mètres minimum quelle que soit l’espèce choisie.
- Pour les arbustes, la séparation sera d’au moins 1,5 mètre.
- Les vivaces pourront être utilisées sans problème, tant que la canalisation est suffisamment enterrée.
- La pose d’une barrière anti-rhizome à proximité des tuyaux ou entre ces derniers et les plantes peut empêcher les racines de nuire aux canalisations.
Le risque zéro n’existant pas, il n’est pas impossible, malgré tous vos efforts, que les racines finissent par trouver un chemin vers les raccordements et autres tuyaux d’eau. C’est pourquoi, il est important de maintenir une surveillance pour repérer d’éventuelles zones qui deviendraient trop humides ou gorgées d’eau, signes de rupture d’étanchéité.
Quelles espèces planter près d’une canalisation ?
Les critères de choix
Les racines des végétaux peuvent se développer aussi bien en profondeur, qu’en largeur. Selon les espèces, cette croissance est plus ou moins prononcée. À proximité d’une canalisation, on choisira donc de préférence des spécimens à faible développement racinaire et plutôt en surface.
Le saviez-vous ?
On a coutume de dire que pour imaginer le système racinaire d’un arbre, il suffit d’observer son houppier, c’est-à-dire l’ensemble de ses branches et de son feuillage. Sans être d’une précision scientifique, cela donne néanmoins une bonne idée de la surface occupée par les racines (exception faite des arbres à port en colonne).
Autre facteur à prendre en compte dans le choix de l’espèce : son besoin en eau. Plus celui-ci sera faible et moins la plante aura tendance à chercher l’humidité.
En tenant compte de ces critères, il est possible de dégager une liste d’espèces à planter près d’une canalisation.
Les arbres
- Abies (sapin)
- Acacia dealbata (mimosa d’hiver)
- Araucaria
- Arbutus unedo (arbousier)
- Catalpa
- Corylus (noisetier)
- Eucalyptus unedo (synonyme : E. gunii)
- Ginkgo biloba (arbre aux 40 écus)
- Gleditsia triacanthos (févier d’Amérique)
- Ilex aquifolium (houx commun)
- Larix (mélèze)
- Liquidambar
- Liriodendron
- Magnolia
- Morus (mûrier)
- Olea europea (olivier)
- Picea (épicéa)
- Pinus (pin)
- Rhus tiphina (sumac de Virginie)
- Robinia pseudoacacia ‘Frisia’ (robinier faux-acacia)
- Sambucus (sureau)
Les arbustes
- Artemisia (armoise)
- Ballota pseudodictamnus
- Buddleja
- Ceanothus (céanothe)
- Cistus (ciste)
- Convolvulus cneorum (liseron cneorum)
- Correa glabra
- Correa reflexa
- Cytisus (genêt)
- Epacris impressa
- Hebe (véronique en arbre)
- Helichrysum petiolare (immortelle)
- Indigofera (indigotier)
- Laurus nobilis (laurier-sauce)
- Lavandula angustifolia (lavande)
- Lonicera nitida (chèvrefeuille à feuille de buis)
- Ozothamnus obcordatus
- Phlomis fruticosa (sauge de Jérusalem)
- Rosmarinus officinalis (romarin)
- Santolina chamaecyparissus (santoline)
- Spartium junceum (genêt d’Espagne)
- Yucca
Les vivaces
- Achillea (achillée)
- Anaphalis
- Anthemis
- Arthropodium strictum
- Aubrieta (aubriète)
- Brachyscome multifida
- Carex appressa
- Chrysocephalum apiculatum
- Crocosmia
- Dianthus (œillet)
- Dianella longifolia
- Dichondra repens
- Echinops (chardon boule)
- Eryngium (panicaut)
- Iris x hybrida (iris de jardin)
- Lamium maculatum (lamier)
- Lychnis coronaria (coquelourde)
- Nepeta
- Osteospermum
- Phormium (lin de Nouvelle-Zélande)
- Salvia (sauge)
- Sempervivum (joubarbe)
- Sedum
- Scabiosa caucasica
- Sisyrinchium striatum
- Stachys byzantina (oreille de lapin)
- Verbascum (molène)
- Verbena bonariensis (verveine de Buenos Aires)
Les plantes à proscrire
Certains végétaux ne doivent pas entrer en considération dans votre choix d’espèces. Soit à cause d’un système racinaire trop vigoureux, soit parce que leurs besoins en eau sont trop importants, ou bien les deux en même temps. Parmi ces plantes, on peut citer entre autres :
- les bambous, dont les rhizomes peuvent mettre à mal les fondations même d’une maison, en plus de la canalisation.
- les saules, peupliers, chênes, Cupressus, Chamaecyparis qui sont particulièrement friands d’eau et d’humidité.
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