Chaleur et sécheresse émaillent souvent les périodes estivales. Alors, quand on souhaite quand même planter des légumes pour l’automne ou des vivaces pour agrémenter ses massifs, comment faire ? Et surtout, quels conseils suivre si votre jardin est plutôt situé au nord de la Loire ou sur la frange méditerranéenne, voire en montagne ? On vous explique les subtilités de la plantation d’été.
Terre sèche, chaleur élevée : planter en été n’est pas une sinécure…
Pourquoi alors se lancer dans cette opération ? Contre toute attente, une plantation entre juin et août peut répondre à différents impératifs :
Or, sans les bons gestes, une plantation estivale peut vite virer au fiasco. Vous vous rendrez vite compte de votre échec si votre plante dépérit, que ses feuilles tombent, qu’elle brunit ou encore qu’elle ne grandit pas du tout. Ces signes doivent vous alerter, mais comment les prévenir ?
La France du nord au sud et de l’est à l’ouest présente une variété de microclimats, mais cinq prédominent : le climat océanique et océanique dégradé, le climat continental, le climat méditerranéen et le climat montagnard. Retrouvez le détail de chacun d’entre eux dans notre article consacré aux climats en France.
Nous ferons le focus sur trois zones climatiques distinctes : méditerranéenne, montagnarde et littorale. Le climat océanique dégradé, qui correspond au cœur de la France et à l’Ile-de-France, et le climat continental relèvent des conseils généraux. Ils demanderont cependant des ajustements ponctuels en fonction de la météo.
Le climat méditerranéen se caractérise par des températures diurnes élevées et des écarts de températures jour-nuit importants. La pluie est souvent synonyme de tempêtes torrentielles, et le vent est souvent violent. Quant au sol, on retrouve souvent des sols secs.
Souvent relativement court, l’été en montagne se distingue par une température assez peu élevée et des écarts de températures diurnes et nocturnes importants. Les jardins présentent souvent des pentes importantes, à contrer avec des terrassements. Enfin, le sol se révèle acide et peu nourricier.
Attention, le climat littoral correspond à la frange le long de l’Atlantique, tandis que celle qui se trouve le long de la côte d’azur relève du climat méditerranéen. Le premier est plutôt favorable aux plantations maraîchères en raison d’un sol sablonneux et qui se réchauffe vite. En revanche, les embruns représentent souvent un problème.
Commencez d’abord par bien choisir votre moment. Si vous êtes en pleine période de canicule, reportez votre envie de plantation de quelques jours. Ensuite, nous vous conseillons de vous atteler à la tâche un jour nuageux, de préférence le soir : ainsi votre jeune plant pourra se remettre « à la fraîche » la nuit avant d’affronter une journée chaude.
Les gestes de plantation devront aussi être adaptés :
Tout au long de l’été, nous vous conseillons également de suivre un plan antichaud. Cela débute avec un bon système d’arrosage intelligent : oya, goutte à goutte… Choisissez celui qui vous convient le mieux. Ne négligez pas non plus le griffage de la terre pour bien faire pénétrer l’eau d’arrosage.
Pensez aussi à passer à l’ombre les jeunes plants : voile d’ombrage traditionnel, canisses, ou encore cagettes retournées…
Enfin, continuez à surveiller la plante tout au long de l’été : si elle est à la peine, mieux vaut prendre les devants en le bassinant, ou en enlevant les feuilles en surnombre.
Les étapes précédentes seront évidemment à appliquer où que vous soyez en France. Mais, quelques astuces vont vous faciliter la vie selon la zone dans laquelle se trouve votre jardin.
Commençons par la zone méditerranéenne. Quand on parle plantations dans cette zone, le plus simple est d’adapter l’espèce ou la variété au climat. Pour les fruitiers, reportez-vous à l’article dédié au choix des variétés selon le type de climat. Les vivaces, arbustes et annuelles du midi seront également privilégiées : lavande, sedum, grenadiers… Enfin, puisez dans les variétés locales pour votre potager, en vous inspirant des noms de cultivar : artichaut « Violet de Provence » ou laitue « Craquerelle du midi » vous inspireront. Vous pouvez aussi planter des poivrons, de la roquette ou des courges, sans oublier des légumes exotiques mais suffisamment rustiques pour le midi, comme la chayotte ou la patate douce.
Deux menaces devront surtout être écartées au moment de la plantation : les brulures solaires et le mistral (ou tout coup de vent violent). Ne lésinez donc pas sur les ombrages, et surtout investissez dans des systèmes brise-vent ou une haie.
Les jardins montagnards pourront avantageusement se doter de châssis ou de serre en début d’été pour accélérer la maturation des plantes. De même, le choix de variétés hâtives est une bonne idée pour le potager. Petit regret : si votre jardin ne possède pas de versant ensoleillé, oubliez les tomates pour le potager et investissez plutôt dans la rhubarbe et les légumes feuilles. Enfin, pensez au paillis minéral plutôt que végétal pour vos plants : ils retiennent la chaleur du jour et la restituent pendant les nuits souvent plus froides.
Enfin, une plantation le long du littoral se devra d’être protégée des vents et du sable pour bien se développer. Les plants gourmands apprécieront un amendement pour compenser le sol un peu trop sablonneux. Exploitez enfin la douceur du climat en adoptant des plantes de terre de bruyère, mais aussi des moins banales comme le bananier.
Planter en été demande donc un peu plus d’huile de coude que pendant les intersaisons que sont le printemps et l’automne. Mais c’est aussi à ce prix que vous pourrez profiter d’un jardin beau en été et de récoltes dès le mois d’octobre. Sans compter qu’un espace bien végétalisé régule efficacement les températures… Un cercle vertueux, en somme !
