Cauchemar des jardiniers amateurs comme professionnels, le mildiou s’attaque à bon nombre de nos légumes. Découvrez comment apparaît cette maladie et surtout comment lutter contre !
Comment prévenir et traiter le mildiou dans le potager ?
Qu’est-ce que le mildiou ?
Le mildiou rassemble plusieurs maladies cryptogamiques, c’est-à-dire issues de champignons. Véritable hantise des jardiniers et des vignerons, le mildiou touche couramment la vigne et de nombreux légumes. Parmi les champignons parasites il y a : le Plasmopara viticola qui touche la vigne. Le Phytophtora infestans, connu pour s’en prendre aux solanacées. Enfin, le Phytophtora fragariae attaque les fraisiers.
Comment se manifeste le mildiou ?
Lorsque le mildiou touche une plante, on observe d’abord des taches au niveau des feuilles. Irrégulières et huileuses, ces taches jaunes à brunes s’étendent rapidement. Elles finissent par sécher, privant ainsi la plante d’une partie de la photosynthèse. Vous pouvez aussi remarquer un duvet blanchâtre sur les feuilles. Lorsque la plante est touchée tôt, elle produit même des fruits bosselés avec des marbrures brunes.
Conditions favorables au mildiou
Pour la plupart des maladies cryptogamiques, ce sont les atmosphères humides et tempérées qui favorisent leur apparition. Le mildiou ne fait pas exception ! Des températures supérieures à 16°C et des pluies sont deux facteurs propices au mildiou. Malheureusement, cette météo est monnaie courante au printemps, moment où l’on observe en général les premiers signes du mildiou.
Le champignon actif crée des filaments que l’on appelle mycélium. Il produit des sporanges qui libèrent des spores eux-mêmes disséminés par le vent et la pluie, même sur de longues distances. Le problème est que ces spores peuvent supporter un hiver, puis se redévelopper au printemps suivant si une plante hôte est toujours située au même endroit.
8 méthodes de prévention anti-mildiou
L’idéal est d’empêcher l’apparition de la maladie. Si vous avez un potager, prenez donc quelques bons réflexes qui vous éviterons bien des tracas.
Des variétés résistantes
Le premier levier d’action est de choisir des variétés résistantes. En effet, le travail de sélection des variétés est tourné vers plusieurs critères : l’esthétique, les qualités gustatives et la vigueur de la plante. On privilégiera notamment les plantes ayant une bonne croissance et une bonne résistance aux maladies. Pour les variétés de tomates, vous pouvez miser sur la ‘Rose de Berne’ ou la ‘Pyros’.
Espacer les plants
Pensez à bien respecter les distances de plantation. En effet, plus les plants sont serrés, plus l’humidité se développe. Il est important que l’air puisse circuler entre les végétaux, afin de garder un espace sain.
N’arrosez pas les feuilles
Évitez les arroseurs par aspersion qui mouillent toute la plante et préférez le goutte-à-goutte. Si vous arrosez manuellement, prenez soin de verser l’eau au niveau du pied, sans mouiller le feuillage.
Arrosez le matin
En arrosant le soir,les températures fraîches de la nuit vont conserver l’humidité causée par l’apport d’eau. En arrosant le matin, l’humidité s’estompe plus vite et les parties mouillées peuvent sécher plus facilement.
La rotation des cultures
Réflexe important à adopter dès le début de la création du potager, la rotation des cultures consiste à changer de place les parcelles cultivées chaque année. Il convient donc de définir un tournus pour qu’une plante ne soit pas cultivée au même endroit deux années de suite. Si par malheur un nuisible survit à l’hiver, il risque de périr au printemps s’il ne trouve plus sa plante hôte.
Diversité végétale
On ne le dira jamais assez, di-ver-si-fiez vos plantations ! Plus vous apportez de la diversité, moins vous risquez d’être envahis par des nuisibles. En effet, ces derniers se développent plus s’ils ont de nombreuses plantes hôtes. Au contraire, si vous plantez des légumes différents et des variétés multiples, ils ne seront pas tous sensibles aux mêmes parasites. De plus, ils pourront parfois se rendre des services, comme les plantes amies. Enfin, en cultivant des végétaux différents, vous invitez à plus de diversité animale, et donc les prédateurs des nuisibles. Par exemple, les baies du Nandina domestica nourrissent les oiseaux une bonne partie de l’hiver. Ces mêmes oiseaux iront picorer des larves d’insectes nuisibles dans votre potager au printemps. Plus il y a de diversité, plus y a de forces en présence pouvant s’équilibrer. Moins il y a de diversité, plus y a de chances qu’une espèce (animale, champignon) prenne le dessus et détruise les cultures.
Attention à la taille
Il est vrai que certains légumes sont taillés régulièrement pour favoriser une bonne production de légumes. C’est le cas des tomates et des aubergines qui sont d’ailleurs particulièrement sensibles au mildiou. Pincez les gourmands quand ils sont tous petits, pour éviter de grosses plaies, portes d’entrées pour les maladies. Tailler ou ne pas tailler, il y a plusieurs écoles. Pensez toutefois à utiliser des outils désinfectés.
Stimuler les défenses immunitaires des plantes
Les purins de plantes seront vos alliés pour donner de la vigueur à vos plants. Utilisez alors le bien connu purin d’ortie. Au moment de la plantation, mettez des feuilles d’ortie au fond du trou. Pendant le printemps, pulvérisez vos plantes deux fois par mois avec du purin dilué à 5% dans de l’eau. Les purins de prêle, de consoude et de fougère s’avèrent également efficaces.
Traitements biologiques contre le mildiou
Si le mildiou a déjà élu domicile dans votre potager, ces deux traitements naturels vous aideront à en venir à bout.
Le bicarbonate de soude
Produit miracle tant au jardin que dans la maison, le bicarbonate de soude peut être utilisée en lutte contre le mildiou. Pour cela, mélangez 3 cuillères à café de bicarbonate, une cuillère à soupe de savon noir et 1 litre d’eau. Pulvérisez cette solution régulièrement sur les feuilles dès le début de l’apparition des premiers symptômes.
La bouillie bordelaise
Sûrement le traitement le plus efficace autorisé en agriculture biologique. Il n’est pas dangereux s’il est utilisé avec parcimonie. Utilisé sur du long terme, il accumule du cuivre dans le sol, mettant en péril la vie microbienne. Privilégiez donc les autres méthodes et n’ayez recours à la bouillie bordelaise qu’en cas de nécessité.
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