Créer un jardin sans arrosage, le paradis pour un jardinier paresseux ! Évidemment, cette ambition répond à un enjeu bien plus grand que des tournées d’arrosoir en moins. Une sélection de plantes plus sobres et plus résistantes vous garantit un jardin beau plus longtemps, des économies d’eau et surtout une meilleure adaptation au réchauffement climatique.
Découvrez comment choisir des végétaux pour un jardin sans arrosage, et comment les entretenir pour qu’ils illuminent longtemps vos massifs.
Environ 60 % des propriétaires de jardin envisagent de l’adapter au changement climatique.
Et pour 43 % d’entre eux, cela passe par un nouveau choix de plantes. Cela tombe bien, car entre épisodes de pluie violente et sécheresse récurrente, nos jardins sont souvent malmenés. Leur corollaire, les « arrêtés sècheresse », qui restreignent l’usage de l’eau pour l’arrosage, poussent aussi à changer les habitudes.
Pour rendre nos plates-bandes plus résistantes, il est nécessaire de faire gagner en sobriété nos massifs et potées. En choisissant « des plantes chameau » et en modifiant nos pratiques de jardinage, on peut même escompter un jardin sans arrosage.
Quand on évoque le jardin sec, il peut venir à l’esprit un aménagement minéral (gravier ou roches), peu propice au végétal. Ce peut ainsi être le cas du jardin de gravier zen, mais aussi de certains jardins contemporains qui font la part belle au paillage minéral. Or, un jardin sans arrosage reste un jardin avant tout, le végétal demeure essentiel !
Autre idée à battre en brèche : le jardin sans arrosage s’assimile à un jardin de rocaille. Certes, les plantes choisies sont souvent sobres, mais l’aménagement global n’a rien à voir. Pas besoin de recourir à un empilement de rochers, le jardin sans arrosage n’est pas (forcément) montagnard. Il accueille également arbres et arbustes, ce que les rocailles ne permettent pas vraiment.
Et enfin, transformer son espace en jardin méditerranéen sous prétexte de le rendre moins gourmand en eau n’est pas non plus une bonne idée. En effet, toutes les plantes du midi ne sont pas rustiques, ni adaptées à votre sol. Toutefois, rien n’empêche de piocher quelques espèces dans l’herbier méridional, comme la ciste ou le pourpier… S’ils se plaisent chez vous !
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Bien sûr, la plante la plus adaptée reste la plus locale. Examinez les abords de votre jardin pour voir quels arbustes ou vivaces poussent sans souci depuis plusieurs saisons. Nul doute qu’une plante indigène pourra se plaire dans votre jardin ! Attention cependant à bien connaître au préalable votre terre et votre exposition, évidemment.
Ceci dit, certaines espèces vont se révéler résistantes à la sécheresse et parfaites pour se passer de l’arrosage. Notre sélection commence par les plus évidentes, à savoir les cactées et surtout les succulentes, comme les sedums et joubarbes. Championnes des plantes chameaux, elles s’imposent dans des pots sur le balcon, surtout si on oublie régulièrement l’arrosoir.
Ensuite, la forme des feuilles nous indique leur capacité de résistance à la chaleur : si elles sont étroites, coriaces, ou encore argentées, elles peuvent servir d’isolant thermique et s’adapter. Ainsi, optez les yeux fermés pour les stars des jardins secs, les plantes à feuillage gris et duveteux comme le stachys (épiaire), la santoline ou l’armoise. Les plantes coriaces comme le houx, ou les euphorbes peuvent aussi se cultiver dans un jardin sans arrosage.
Pensez aussi aux plantes tout-terrain, comme la sauge, le gaura, le choisya ou l’éléagne, qu’on peut citer dans n’importe quel jardin, tant elles sont faciles à vivre.
Si vous voulez gagner en hauteur, consultez aussi notre article sur les arbustes résistants à la sécheresse pour vous inspirer. Et côté arbres, tournez-vous vers les palmiers, cyprès de Provence, chêne-liège ou albizia, qui ont fait leurs preuves dans les régions chaudes. A condition que leur rusticité soit établie !
Le panicaut (Eryngium sp) est une plante vivace aux belles inflorescences et aux tiges bleutées. Particulièrement à l’aise en terrain sec, ce chardon est parfait si vous souhaitez vous passer d’arrosage. Il est mellifère et facile d’entretien. Pensez à l’accorder avec des graminées comme la fétuque ou le Pennisetum. Dernier atout : séché, il est magnifique dans un bouquet sec !
L’achillée, avec son feuillage argenté ou vert d’eau, est un bon exemple de plante résistante à la chaleur. Elle se révèle aussi facile à accorder dans un massif, tant sa palette de coloris est large. Vous pouvez lui adjoindre des euphorbes ou des Sauges de Jérusalem (Phlomis), voire des lavandes. Pensez à l’achillée à feuilles de criste pour un couvre-sol qui remplace le gazon.
Le pourpier d’ornement, ou Delosperma cooperi, est une vivace couvre-sol originaire d’Afrique du Sud. Son atout ? Une floraison généreuse et longue, et une résistance aux embruns et à la sècheresse remarquable. Il n’a besoin que d’un sol bien drainé et d’une exposition ensoleillée, et il fleurira longtemps sur un talus ou dans une grande potée. Vous pouvez aussi vous tourner vers Portulaca grandiflora, aux fleurs doubles ou simples.
Créer un jardin sans arrosage passe par un choix de plantes, mais aussi par un soin accru au moment de la plantation. Bien plantés, les végétaux s’enracineront mieux et iront chercher plus loin l’eau en cas de coup de chaud momentané.
Il est recommandé de planter plutôt en automne qu’au printemps, afin de laisser à chaque plante le temps de s’habituer en douceur à son nouvel environnement, plutôt que de lutter directement avec un printemps puis un été chauds. On peut aussi envisager de planter des sujets jeunes pour qu’ils s’habituent sur le long terme au jardin.
Certains propriétaires recommandent également le semis afin d’obtenir des plantes parfaitement adaptées au sol et aux conditions du jardin. Semez ainsi des graines de fleurs spécial terrain sec ou des annuelles comme les cosmos.
Et enfin, plantez serré ! Une plantation en groupe présente un double avantage :
Attention, planter trop serré peut favoriser les maladies, veillez à tailler régulièrement les grandes vivaces ou les arbustes pour laisser passer l’air dans la ramure.
Soigner l’arrosage la première année permet d’alléger l’arrosage les suivantes.
Soigner l’arrosage la première année permet d’alléger l’arrosage les suivantes.
Il paraît étonnant de parler d’arrosage dans un article sur le jardin qui peut s’en passer, mais il se révèle essentiel pour les jeunes plants juste plantés. Consacrez un arrosoir entier post-plantation et faites de même si vous plantez en jardinière ou en potée.
Pour les plants établis, le jardin sans arrosage ne peut se concevoir sans un paillage efficace. Pour rappel, pailler ses plantes permet de retenir l’humidité, limiter l’arrosage et même le désherbage. Lisez notre article sur les techniques et avantages du paillage.
Parce que tout jardin, même sobre, possède une parcelle dépendante de l’eau, pensez à l’oya.
Alors, un jardin sans arrosage est-il possible ? Avec ces conseils, vous pouvez fortement diminuer votre consommation d’eau au jardin. En revanche, vous ne pouvez pas tout à fait vous en passer, le potager restant gourmand.
En cas de canicule, pensez également à d’autres gestes qui sauvent : les voiles d’ombrage et la taille préventive peuvent remédier aux températures record. L’idée est d’accepter les dommages au jardin, et d’expérimenter sans cesse de nouvelles solutions !
