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Arbuste de pivoine en fleur

Associer les légumes et les fleurs : le duo gagnant du potager de mai !

Quand il s’agit d’aménager son extérieur, on a souvent tendance à opposer jardin et potager. L’un est ainsi réservé à la contemplation et à la détente, quand l’autre occupe des fonctions beaucoup plus pragmatiques. Par conséquent, en matière de végétaux, il y a comme une barrière invisible entre les deux espaces : les fleurs d’un côté et les fruits et légumes de l’autre. Pourtant, ces plantes, loin d’être inconciliables, se complètent parfaitement. Découvrez comment associer les légumes et les fleurs dans un duo gagnant pour votre potager de mai.

Pourquoi associer des fleurs au potager ?

Lorsque l’on se crée un potager, suivant le terrain, le premier réflexe est bien souvent de vouloir optimiser la surface disponible. Selon cette logique, il paraît alors contre-intuitif de vouloir intégrer des fleurs dans un espace déjà réduit.

Pourtant, intégrer des plantes annuelles, bisannuelles ou vivaces dans un potager possède de nombreux avantages.

Attirer les insectes pollinisateurs

Tout bon jardinier le sait : sans pollinisateurs, pas de fruits ni de légumes. Or, si ces précieux auxiliaires ne voient pas d’intérêt dans votre potager, ils ne viendront pas le polliniser. Voilà pourquoi l’introduction de plantes mellifères (riches en nectar et en pollen) au sein de vos cultures augmentera leur rendement.

Repousser les ravageurs naturellement

Les pratiques évoluant avec les enjeux environnementaux, l’usage des produits phytosanitaires n’est plus la norme. Heureusement, mère Nature ayant bien fait les choses, les plantes ont des effets répulsifs naturels sur certains ravageurs comme les pucerons, les mouches et autres vers. Introduire des fleurs dans votre potager est donc une excellente solution pour le protéger.

Équilibrer les cultures

Outre leur rôle de protection contre certains nuisibles, les fleurs permettent également de diversifier les espèces, empêchant par la même occasion la prolifération de certains ravageurs. De plus, un écosystème équilibré permet le retour et le développement de certains prédateurs naturels comme les oiseaux, les hérissons, les crapauds, etc.

Embellir le potager

D’accord, ce dernier point est plus lié au plaisir des sens qu’à un réel apport pour votre potager. Il faut cependant bien avouer qu’il est plus agréable de travailler entouré de couleurs et de parfums suaves lorsque vous choyez vos plantes potagères.

Quelques associations légumes-fleurs à adopter dans votre potager

Voici un certain nombre de duos, voire trios, de plantes que vous pouvez associer et qui favoriseront la biodiversité et la productivité de vos cultures.

Les œillets d’Inde et de nombreuses plantes potagères

Les œillets d’Inde sont de grands classiques du potager. Leurs racines produisent en effet des composés d’acides gras volatils qui sont toxiques pour les œufs des nématodes. Ces petits vers microscopiques ont la fâcheuse habitude de pénétrer par les racines des plantes, pour ensuite y provoquer de nombreux dégâts. En plantant un œillet d’Inde entre chaque pied de tomate, vous protégerez alors ces derniers.

Cependant, le tagète possède d’autres super-pouvoirs comme celui de repousser les aleurodes des concombres, les altises du chou ou encore les pucerons des aubergines. Un précieux allié du jardinier en somme.

Œillets d'inde au potager

Laitues et capucines

Les capucines attirent les pucerons à elles. Ces petits suceurs de sève les préfèrent ainsi à vos laitues aux tendres feuilles. Pour ne rien gâcher, les fleurs et les feuilles de Tropaelum sp. sont comestibles et parfaites en… salade. La boucle est bouclée !

Choux et Cosmos

La piéride du chou est bien connue des jardiniers. Ce petit papillon aux ailes blanchâtres pond, en effet, ses œufs sur le limbe des Brassicae et peuvent causer de nombreux dégâts. Les Cosmos (et les Astéracées en général) perturbent les piérides, empêchant ainsi la prolifération de leurs chenilles.

Les Capucines au potager

Pomme de terre, tanaisie et lin bleu

La tanaisie est connue pour éloigner les limaces, les mouches, les moustiques, mais aussi les doryphores. Ces Coléoptères sont de grands amateurs de feuilles de pommes de terre et autres Solanacées (tomates, aubergines, piments…). En plantant la Tanacetum vulgare dans votre potager, vous protégerez ainsi efficacement vos cultures. Attention toutefois, il y a un revers à la médaille : la tanaisie peut s’avérer envahissante. Une plantation en pot ou en pleine-terre, mais ceinte d’une barrière anti-rhizomes, est donc préférable.

En complément, vous pouvez également semer du lin bleu (Linum perenne) qui permet d’attirer les insectes pollinisateurs grâce à ses fleurs. Il agit également comme barrière naturelle contre les doryphores.

Le Lin bleu au potager

Concombre et bourrache

La bourrache (Borago officinalis) a plus d’un atout. Non seulement, elle attire les abeilles et les bourdons, mais elle aurait aussi une action répulsive sur les limaces et les escargots. Elle est également comestible et possède des propriétés médicinales. Le goût de ses feuilles rappelle notamment celui du concombre. Vous pouvez ainsi facilement les associer, que ce soit au potager ou dans l’assiette.

Sachez enfin que presque toutes les plantes aromatiques possèdent un effet répulsif sur les insectes nuisibles. Vous pouvez donc librement introduire dans votre potager hysope, thym, sarriette, sauge, lavande, romarin et tant d’autres.

Les bourraches au potager

Quelques idées d’associations complémentaires

Les fleurs n’ont pas l’apanage pour “booster” votre potager. Sans être en contact direct avec vos légumes, il est également possible d’intégrer d’autres végétaux. Vous pouvez ainsi créer une haie de petits arbustes en périphérie, afin d’accentuer le côté champêtre de votre espace de culture et, surtout, d’attirer à la fois des auxiliaires de jardin (abeilles, coccinelles…), mais aussi des prédateurs naturels de différents insectes nuisibles (oiseaux, crapauds, hérissons…).

En complément, ajoutez certaines plantes comme le bugle, la véronique, le lamier ou encore le géranium vivace qui ont également la faculté d’attirer les auxiliaires.

Les associations à éviter

Toutes les plantes n’ont pas que des bénéfices à apporter à leurs congénères. Certaines d’entre elles peuvent ainsi retarder (voire empêcher) la croissance de leurs voisines, comme l’aneth. D’autres, comme les oignons, perturbent les bactéries fixatrices d’azote pourtant primordiales pour les Fabacées telles que les pois, les fèves, les haricots, etc. L’absinthe, quant à elle, est mauvaise pour de nombreuses plantes potagères.

Enfin, dans un autre ordre de grandeur, même certains arbres (eucalyptus, if, noyer) ont tendance à freiner le développement des plantes à cause de substances qu’ils sécrètent.

En bonus, conseils d’aménagement et d’entretien de votre potager fleuri

Bonus aménagement du potager fleuri

Pour augmenter vos chances de succès, n’oubliez pas quelques règles simples d’aménagement :

  • Pensez aux besoins de vos plantes (exposition, sol, arrosage…).
  • N’oubliez pas la rotation des cultures.
  • Espacez vos légumes et les fleurs qui les accompagnent. Une mauvaise aération entre les feuillages est souvent source de maladies.
  • Lorsque les fleurs de vos vivaces ou de vos annuelles ont flétri, pincez-les (ou coupez-les) juste sous la corolle. De cette façon, vous éviterez un aspect négligé à votre potager, mais vous prolongerez aussi leur période de floraison.

Vous voici désormais avec une liste pour associer les légumes et les fleurs au potager. Bien que non exhaustive, elle vous permettra de protéger efficacement vos cultures, sans pour autant réduire leur production, bien au contraire. Il est maintenant temps pour vous de mettre en application votre nouveau savoir !

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