La tomate est le légume le plus courant au potager – et pas du tout le plus facile à cultiver. On vous propose cet article entièrement dédié à la tomate : ses origines, son évolution au fil des générations, pourquoi sa culture est souvent aléatoire, et pourquoi récupérer ses graines est intéressant.
La tomate : histoire d’une culture difficile + Comment y remédier ?
D’où vient la tomate ?
La tomate est aujourd’hui le deuxième légume le plus consommé au monde, juste après la pomme de terre (une cousine, d’ailleurs, de la même famille des solanacées), on en produit chaque année plus de 160 millions de tonnes.
Elle est aujourd’hui diffusée dans le monde entier, mais à l’origine, c’est une plante sud-américaine dont on a retrouvé les ancêtres en Patagonie. Les premières espèces domestiquées étaient surement de type cerise ou groseille, dans les Andes. On sait que lorsque les Espagnols la trouvèrent au Mexique au XVIᵉ siècle, elle avait déjà été suffisamment domestiquée pour produire de “gros fruits”.
Les tomates furent acclimatées d’abord en Espagne puis dans le reste de l’Europe – où elles restèrent surtout ornementales jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle. Aujourd’hui, la plupart des variétés cultivées proviennent de croisements effectués aux États-Unis et en Europe.
Pourquoi on vous raconte tout ça ?
Pour souligner que nos variétés “anciennes” de tomates à gros fruits ne le sont pas tant que ça, à l’échelle de l’histoire de l’espèce Solanum lycopersicum. Par contre, comme elles ont été développées loin de leur milieu naturel sans croisements réguliers avec l’espèce type, elles souffrent logiquement de quelques tares génétiques. On comprend donc pourquoi des chercheurs – sont allés régulièrement rechercher des espèces de tomates sauvages en Amérique du Sud afin de les hybrider avec les tomates domestiquées.
Pourquoi est-ce si difficile à cultiver malgré tant de générations de domestication ?
Avec le développement de la culture sous serre, on peut facilement manger des tomates toute l’année – elles sont insipides en hiver, mais il semblerait que beaucoup de consommateurs s’en moquent.
Cette plante est la mieux connue des chercheurs ; la variété ‘Flavr Savr’ a été entre autre le premier organisme transgénique proposé à la commercialisation. Un échec commercial absolu. Les intérêts financiers derrière la culture industrielle de cette plante sont colossaux. Et pourtant, après des fortunes dépensées en recherche, on a toujours besoin de traiter les tomates, et de développer de nouvelles variétés résistantes pour l’industrie.
Pourquoi ? Simplement parce que la montagne de tomates cultivées chaque année est un formidable terreau d’évolution pour les “ravageurs”. Plus on produit de tomates – surtout sans pause hivernale grâce aux serres – plus les ravageurs s’adaptent vite.
Mais quel rapport avec nos potagers ?
En fait, nos problèmes rencontrés au potager sont différents de ceux de l’industrie agro-alimentaire. C’est pour ça que les nouveaux hybrides présentent un intérêt limité au jardin.
L’industriel veut une plante qui résiste aux conditions de culture en grands volumes – risques d’épidémies élevés – qui produise vite, et beaucoup. Comme il contrôle au maximum les conditions extérieures – chaleur et arrosage, l’adaptabilité de la variété est un critère secondaire.
Le jardinier amateur réfléchi a besoin de variétés savoureuses, productives, qui s’adaptent bien à des rythmes d’arrosages irréguliers, à des températures changeantes et supportent l’humidité. Ce sont les conditions dans lesquelles ont été développées les variétés anciennes.
On comprend donc que si on prend pour son jardin des variétés hybrides développées pour les serres, on risque d’être déçu.
Pourquoi certaines tomates sont insipides ?
La faute revient aux exigences de distribution, pas aux conditions de culture. On a privilégié les variétés industrielles à peau épaisse et à chair ferme pour pouvoir résister à la mise en bacs et aux transports. En outre, les tomates conservées au froid et cueillies avant maturité ne développent jamais leurs arômes.
À force de privilégier l’apparence, l’épaisseur de la peau et la fermeté de la chair, on oublie parfois un peu le goût
Comment récupérer les graines de tomate ?
Quand on interroge un maraîcher qui commercialise les graines de tomates sur la manière de les récolter, on peut être découragé. Il faut les laisser fermenter, les filtrer et les sécher.
Sinon, il y a aussi la méthode paresseuse qui consiste à “oublier” quelques tomates tout l’hiver sur du journal dans un coin aéré. Elles sèchent tranquillement en attendant leur moment. Et miracle, quand vient la période du semis, on découpe lesdites tomates sèches en petits morceaux, on les dépose comme pour un semis et ça germe très bien ! Une fois de plus, les graines ne nous ont pas attendus pour apprendre à germer !
Pourquoi conseille-t-on de tailler les tomates ?
On lit régulièrement le récit de personnes qui ne taillent pas leurs tomates, et qui sont en très satisfaites. C’est surtout le cas au sud de la Loire, où effectivement la durée d’ensoleillement est suffisante pour faire mûrir les tomates. Mais pour ceux qui sont sous des climats moins ensoleillés, mieux vaut inciter ses tomates à rapidement utiliser leur énergie à fleurir.
Il faut comprendre que les tomates ne sont pas des plantes annuelles, mais des vivaces de pays tropicaux. Donc elles ne sont pas spontanément dans un rythme de climat tempéré où il faut se dépêcher de fructifier en 6 mois maximum après le semis. Pour leur faire comprendre l’urgence, les maraîchers ont développé ce truc de “tailler les gourmands”.
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