Quelle satisfaction de cultiver ses propres fruits et légumes au potager. Mais nombreuses sont les embûches qui attendent le jardinier, qu’il soit débutant ou expérimenté. Entre la gestion des arrosages, la fertilisation, les maladies ou les parasites, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Ainsi, que se passe-t-il lorsque des plants potagers sont flétris peu de temps après la plantation ? Découvrez-le sans plus tarder.
Mes plants potagers sont flétris après la plantation, que se passe-t-il ?
Qu’est-ce que le flétrissement ?
Commençons par un petit cours de biologie. Rassurez-vous, rien de bien compliqué, mais ce point est essentiel pour comprendre le principe du flétrissement (ou fanaison).
Les cellules des plantes possèdent une poche destinée à se remplir d’eau que l’on appelle une vacuole. Le volume de celle-ci varie alors selon la quantité d’eau contenue :
- Lorsque l’eau remplit les vacuoles, les cellules se gonflent et rigidifient les parties molles de la plante comme les pétales, les feuilles, les tiges. Ce phénomène se nomme la turgescence, et c’est grâce à lui que les végétaux se tiennent droits.
- À l’inverse, quand l’eau vient à manquer, les vacuoles finissent par se dégonfler, entraînant alors un affaissement de la cellule. Dans ce cas, il s’agit de plasmolyse; la plante perd en rigidité et en vigueur, provoquant ainsi son flétrissement.
Vous l’aurez compris, lorsqu’un plant potager flétrit, il s’agit avant tout d’un problème d’eau. Néanmoins, cette fanaison peut être provoquée par de nombreuses causes.
Pourquoi les plants potagers flétrissent après la plantation ?
Le flétrissement des plants lié aux conditions de culture
Dans un premier temps, si vos plants potagers sont flétris, vérifiez s’ils ont assez d’eau. Vous le savez maintenant, s’il n’y a pas d’eau, il n’y a pas de turgescence et la plante flétrit. Dans ce cas, un simple arrosage suffit pour résoudre le problème.
Là où ça se complique, c’est qu’a contrario, un excès d’eau peut aussi provoquer un flétrissement. On parle alors d’asphyxie racinaire qui provoque un stress hydrique. Une des conséquences est notamment la fanaison et le fléchissement des feuilles. Pour cette situation, la solution consiste à laisser sécher la terre.
Le flétrissement dû aux maladies
Fonte des semis
La fonte des semis est une maladie provoquée par des champignons comme les Pythium et les Phoma. Ces derniers se développent essentiellement dans des conditions humides et dans une atmosphère confinée. Les semis et plants potagers issus de serres ou de pépinières sont donc les plus touchés.
La maladie s’attaque au collet de la plante, c’est-à-dire à la zone faisant la jonction entre les racines et la tige. La circulation de la sève (et donc de l’eau) est alors perturbée, provoquant ainsi le flétrissement des plants.
Il n’y a malheureusement pas de traitement curatif. Chaque plante touchée doit être rapidement éliminée pour limiter la contagion.
Les légumes de la famille des Solanacées (aubergine, poivron, tomate) et des Cucurbitacées (concombre, courgette) se montrent plus sensibles à la fonte des semis.
Fusariose
Là encore, la Fusariose est une maladie provoquée par un champignon : le Fusarium. En s’attaquant aux racines, il les fait pourrir, ce qui provoque ensuite un jaunissement des feuilles, puis leur flétrissement.
Aucun traitement efficace ne permet de lutter contre la fusariose. Néanmoins, la création de variétés résistantes (notamment pour le melon et les tomates) a permis de limiter la sensibilité des plants potagers à cette maladie cryptogamique.
Le flétrissement causé par les insectes parasites ou ravageurs
En s’attaquant directement aux racines, les insectes peuvent causer de nombreux dégâts, dont la fanaison des végétaux. Bien souvent, il suffit de creuser autour de plants potagers flétris pour découvrir les coupables et les éliminer. Pour certains d’entre eux, l’incorporation de nématodes pathogènes ou de Bacillus thuringiensis dans l’eau d’arrosage donne de bons résultats.
Voici une sélection des parasites et ravageurs les plus courants au potager.
Ver blanc
Surtout actif en début de printemps, le ver blanc est en fait la larve du hanneton. Blanc à blanc crème, il mesure près de 4 cm et possède une grosse tête et de longues pattes lui permettant de marcher. Ses légumes de prédilection sont les salades, les carottes et les pommes de terre.
Attention ! Ne confondez pas la larve de hanneton avec celle de la cétoine. Ce petit coléoptère à la carapace dorée donne effectivement naissance à des vers qui ressemble beaucoup à la progéniture du hanneton. Ils possèdent néanmoins une tête beaucoup plus petite, tout comme leurs pattes, qui sont trop courtes pour lui permettre de marcher.
Contrairement aux larves des hannetons, qui s’attaquent aux racines et peuvent provoquer le flétrissement des plants potagers, celles de la cétoine dorée se nourrissent de végétaux en décomposition et sont donc inoffensives pour vos cultures.
Ver gris
Ces chenilles brun-gris, issues de noctuelles (papillons de nuit), mesurent environ 4 cm et sont actives du printemps à l’automne.
Larve de taupin
Aussi appelées vers fil-de-fer, les larves de taupins passent difficilement inaperçues. Brillantes, et de couleur brun jaunâtre, elles ont une silhouette cylindrique longue et fine.
Si le coléoptère adulte ne provoque pas de dégât, sa larve, en revanche, peut se montrer vorace. Elle s’attaque alors au collet des plantes et creusent des galeries dans les légumes-racines.
Il est toutefois possible de les piéger en enfouissant d’épaisses rondelles de pommes de terre sous 4 à 5 cm de terre. Les larves de taupins viendront s’y alimenter et vous pourrez alors vous en débarrasser.
Courtilière
Ce gros grillon brun de 5 cm voire plus et doté de pattes de taupe possède une silhouette caractéristique qui lui a valu son autre nom de taupe-grillon. Cet insecte affectionne les terres riches en matière organique et s’attaque aux racines des jeunes plants.
Larve de tipule
Ces petits vers brunâtres de 2 à 4 cm sont issus de la ponte des tipules, ces gros moustiques que l’on appelle souvent les cousins. Leurs larves se manifestent surtout au printemps et au début de l’été. Elles dévorent alors les racines des semis, plantules et jeunes plants potagers qui finissent par flétrir.
Puceron des racines
Comme son cousin, qui s’attaque aux tiges et aux feuilles des végétaux, le puceron des racines suce aussi la sève, mais en restant caché sous terre. Le premier symptôme de sa présence est un ralentissement de la croissance de la plante. En cas d’infestation, les plants finissent par flétrir, d’autant plus par temps chaud. Les salades et les haricots sont les plus touchés au potager.
Un arrosage à base d’infusion de tanaisie ou de purin de fougère permet d’en limiter les effets.
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