Arbres fruitiers, quelle forme pour quelle utilisation ?

Bien qu’un arbre fruitier soit capable de se développer et de fructifier sans l’aide du jardinier, sa santé et sa productivité seront grandement améliorées en opérant quelques interventions régulières. Parmi celles-ci, la formation et la taille jouent un rôle non-négligeable. Quelles sont les différentes formes que l’on peut donner à un arbre fruitier et dans quel cas ? La réponse se trouve juste là.

Pourquoi varier les formes des arbres fruitiers ?

Quatre raisons principales expliquent la multitude de formes possibles pour un arbre fruitier :

  • augmenter la productivité en donnant aux branches et aux fruits un meilleur accès à la lumière ;
  • faciliter la récolte en évitant des tiges trop hautes ;
  • optimiser la place selon la taille du jardin que l’on possède ;
  • et enfin, s’adapter à la nature de l’arbre fruitier, afin de lui offrir les meilleures conditions de croissance.

Les formes hautes

Arbre tige à flèche centrale

Idéale pour les sujets isolés, cette forme est celle qui se rapproche le plus de ce à quoi l’arbre ressemblerait à l’état « sauvage ». Elle est surtout réservée aux fruitiers qui supportent mal la taille, comme les châtaigniers ou les mûriers.

En pratique, cette silhouette s’obtient en laissant un jeune arbre pousser en intervenant le moins possible sur sa structure. Lorsqu’il est implanté, au bout de 3 à 5 ans, il est alors envisageable d’effectuer une remontée de couronne, c’est-à-dire d’éliminer les branches les plus basses afin de créer un tronc de 1,50 à 2 m de haut. La flèche (ou tige principale), elle, est maintenue intacte.

Haute-tige et demi-tige

Là aussi, ce type de formation est à réserver aux fruitiers isolés et aux grands jardins au vu des dimensions finales obtenues. Ainsi, pour la haute-tige, le tronc est dégagé jusqu’à 2 m environ (1,35 m pour la demi-tige).

Cette forme est obtenue de la même façon que pour une tige à flèche centrale. Cependant, contrairement à cette dernière, la flèche est ici rabattue lorsque l’arbre a atteint la taille désirée.

Les formes basses

Gobelet

La forme en gobelet correspondrait à un buisson sur tige. Elle s’applique sur des fruitiers aux porte-greffe nanifiants qui permettent des troncs de 75 à 90 cm de hauteur.

Quatre étapes sont nécessaires à l’obtention d’une telle silhouette :

  • Coupez la flèche de l’arbre, afin de stimuler la croissance des branches latérales.
  • L’hiver suivant, choisissez les plus robustes pour former la charpente et éliminez les autres.
  • Réduisez les charpentières de sorte qu’elles se terminent par un œil orienté vers l’extérieur.
  • Répétez cette dernière étape les hivers suivants, afin de conserver le port buissonnant de la couronne.

Cordon oblique

Parfaite pour les petits jardins, cette silhouette convient à de nombreux pommiers et poiriers. L’objectif est de conduire en biais un fruitier vigoureux, ce qui facilite également la récolte.

Concernant la taille, elle consiste à créer et maintenir des branches réduites à 3 ou 4 yeux appelées coursonnes le long de la tige principale. De cette manière, la sève y est plus concentrée et la production de fruits accrue. Lorsque la flèche a atteint la hauteur souhaitée, elle peut être coupée au printemps.

Femme dans son jardin arrosant un arbre fruitier avec un arrosoir

Cordon horizontal

Variante de la précédente silhouette, le cordon horizontal force encore un peu plus l’arbre fruitier à une croissance basse. Elle est parfaite le long d’un muret, ou en périphérie d’un potager comme délimitation naturelle.

Particulièrement contraignante, cette forme ne convient qu’aux pommiers cultivés sur des porte-greffe nanifiants.

Vous devrez intervenir très tôt dans la formation de votre fruitier :

  • Commencez par installer le support, soit deux poteaux courts espacés de 15 à 20 cm, et reliés par un fil de fer tendu.
  • Selon la hauteur de votre jeune sujet (ou scion), réduisez la flèche à environ 30 cm du sol.
  • Courbez cette nouvelle tige centrale à l’horizontale, et guidez-la sur le fil de fer.

Par la suite, la taille des branches latérales s’effectue de la même façon que pour le cordon oblique.

Palmette horizontale

Probablement l’une des formes les plus populaires de nos jardins, la palmette horizontale permet à la fois de gagner de la place, d’augmenter la production de fruits sur un seul arbre et de faciliter la récolte.

Sa mise en œuvre est un peu plus délicate et se fait en plusieurs étapes :

  • Après avoir planté le scion, coupez la flèche juste après le premier niveau de fixation du treillis, au-dessus d’un œil.
  • Lorsque de nouvelles branches ont fait leur apparition :
    • Sélectionnez la plus vigoureuse et la plus droite pour jouer le rôle de nouvelle flèche, et guidez-la à la verticale.
    • Choisissez ensuite deux tiges latérales pour les conduire à l’horizontale sur leur support.
  • Chaque hiver des années suivantes, répétez ces opérations autant de fois que nécessaire pour obtenir la hauteur souhaitée.

À noter que le treillage (le support de fixation) peut être :

  • installé le long d’un mur (on parle alors d’espalier) ;
  • ou attaché entre deux poteaux (contre-espalier).

Palmette à la diable ou forme en éventail

Réalisée le long d’un mur exposé au soleil, cette forme est idéale pour la conduite des abricotiers et des pêchers, ces derniers profitant de la chaleur restituée par leur support lorsque le jour commence à décroître.

Pour obtenir une telle silhouette, il convient de :

  • Choisir un jeune arbre doté de plusieurs branches latérales.
  • Sélectionner les deux mieux placées et les plus robustes, puis éliminer les autres.
  • Guider ces deux tiges en diagonale, en les fixant au treillis. Elles serviront de charpentes.
  • Rabattre la flèche juste au-dessus de la fourche ainsi créée.
  • Conduire les nouvelles branches latérales partant des charpentes, afin de créer un ensemble harmonieux, rappelant la silhouette d’un éventail.

Buisson multi-tiges

Cette forme est parfaite pour les arbustes à petits fruits comme les myrtilliers ou les cassissiers. En effet, ceux-ci ont un port naturel buissonnant, et émettent régulièrement de nouvelles tiges issues de la souche. Votre rôle est alors de :

  • Sélectionner les plus vigoureuses et orientées vers l’extérieur, l’objectif étant de conserver assez d’espace au centre de la couronne pour laisser passer la lumière et accroître la production de fruits.
  • Éliminer les vieux rameaux qui deviennent moins productifs.
Cassissier Fruitier Arbuste Cassis Feuillage vert caduc

Prudence toutefois, ces deux opérations doivent se faire par roulements, et jamais en une seule fois, afin de ne pas compromettre vos futures récoltes.

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