Au jardin, les plantes de rivage ont une place à part. Que ce soit pour le rôle qu’elles jouent, ou pour leurs conditions de culture particulières, elles sont bien différentes des autres végétaux. De leur plantation à leur entretien, en passant par leur multiplication, retrouvez dans notre guide tout ce qu’il faut savoir sur les plantes de berge, ainsi qu’une sélection d’espèces pour vous aider dans vos choix.
Tout savoir sur les plantes de berge
Qu’est-ce qu’une plante de berge et quel est son rôle au jardin ?
La berge correspond à la zone située au contact d’un cours d’eau (rivière, ruisseau…) ou d’un point d’eau (étang, bassin, lac…). Elle peut être abrupte et verticale, ou bien progressive. On parle également de rive, de rivage ou de bord.
Les plantes de berge sont donc tous les végétaux qui s’épanouissent à proximité directe des cours d’eau. Leur présence est importante à plus d’un titre :
- Grâce à leurs racines, elles maintiennent la cohésion du sol et limitent l’érosion des berges.
- Elles sont essentielles à l’écosystème en fournissant abris et alimentation à la faune fluviale, qu’elle soit terrestre ou amphibie (oiseaux, petits mammifères, insectes…).
- D’un point de vue purement ornemental, les plantes de berge permettent une transition progressive entre le jardin et le point d’eau.
Comment planter les plantes de berge ?
Les conditions de croissance des plantes de berge
Une berge peut être verticale et, dans ce cas, les plantes croissent dans une terre à forte humidité résiduelle et à la texture plus ou moins lourde et compacte.
L’autre possibilité est un bord à pente progressive. À ce moment-là, les conditions ne sont plus tout à fait les mêmes. En effet, on peut alors trouver des plantes ayant leurs racines et une partie de leurs tiges immergées. Ces plantes de berge comprennent les végétaux pouvant être plantés dans 0 à 60 cm de hauteur d’eau. Au-delà, on parlera plutôt de plantes à feuilles flottantes comme les nénuphars ou la grenouillette.
La plantation
Tout dépend de la configuration de votre point d’eau (berge abrupte ou en pente douce) et de vos envies.
Berge abrupte
La plantation se réalise directement en pleine terre. Selon la rusticité de la plante, elle peut se dérouler en automne (de préférence) ou au printemps.
L’installation en terre consiste essentiellement à :
- Creuser un trou.
- Tremper la motte quelques minutes si elle est trop sèche.
- Libérer les racines pour faciliter leur développement.
- Positionner la plante et reboucher.
Berge en pente douce
Pour la partie en terre, rien ne diffère d’une berge abrupte. La différence intervient pour les sujets en partie immergés. Leur plantation peut se faire soit directement dans le sol, soit dans des conteneurs remplis de terre franche ou de terre du jardin. L’avantage de la culture en conteneur est de faciliter l’entretien, tout en maîtrisant l’expansion des végétaux.
Entretien des plantes de berge
Il consiste essentiellement à contrôler le développement de certaines espèces qui peuvent s’avérer envahissantes. Bien qu’optionnelle, la taille des fleurs fanées permet souvent de prolonger la période de floraison. Enfin, si les conditions sont bien réunies, l’arrosage n’est pas nécessaire, car le sol doit naturellement être gorgé d’humidité.
Multiplication des plantes de berge
Selon les espèces, les modes de multiplication peuvent varier. Néanmoins, la division reste probablement le plus efficace et le plus rapide. De plus, pour les variétés horticoles, il s’agit là de l’unique moyen de conserver les atouts esthétiques d’une plante (en dehors du bouturage lorsque cela est possible).
Quoique plus long et parfois aléatoire quant au résultat, le semis est également envisageable.
Quelles sont les maladies, nuisibles et parasites des plantes de berge ?
Dans l’ensemble, les plantes de berge émergées souffrent des mêmes insectes parasites que toutes les autres plantes, à savoir : cochenilles, pucerons, limaces et escargots.
Les plantes en partie immergées, quant à elles, peuvent être touchées par les escargots d’eau.
Concernant les maladies, tous ces végétaux sont plutôt résistants. Ils peuvent néanmoins souffrir de carences en cas d’inadaptation au sol (manque de minéraux et oligo-éléments ou pH inadéquat).
Quelques espèces de plantes de berge selon la profondeur d’eau
Pour faciliter l’aménagement de votre bord de cours d’eau, voici une liste (non-exhaustive) de différentes espèces et variétés de plantes de berge. Afin de simplifier la recherche, ces dernières ont été classées selon la hauteur d’eau tolérée.
De 0 à 10 cm
- Acore graminée Hakuro-Nishiki
(Acorus gramineus ‘Hakuro-Nishiki’) - Acore graminée strié d’argent
(Acorus gramineus ‘Argenteostriatus’) - Anémopsis de Californie
(Anemopsis californica) - Arum bananier blanc
(Lysichiton camtschatcensis) - Canna nain ‘Electric Lemonade’
(Canna ‘Electric Lemonade’) - Consoude à grandes fleurs
(Symphytum grandiflorum) - Cirse des ruisseaux
(Cirsium rivulare ‘Atropurpureum’) - Écuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris)
- Eupatoire chanvrine
(Eupatorium cannabinum) - Flûteau fausse-renoncule
(Baldellia ranunculoides) - Glycérie panachée
(Glyceria maxima ‘Variegata’) - Herbe aux écus (Lysimachia)
- Iris de Sibérie (Iris sibirica)
- Iris des marais (Iris pseudoacorus)
- Iris du Japon (Iris kaempferi)
- Joncs :
- Jonc courbé (Juncus inflexus)
- Jonc épar spiralé (Juncus effusus ‘Spiralis’)
- Jonc nain (Juncus ensifolius)
- Jonc fleuri Butome en ombelle
(Butomus umbellatus)
- Laîches :
- Laîche des marais (Carex acutiformis)
- Laîche des rives (Carex riparia)
- Laîche faux panic (Carex panicea)
- Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus)
- Linaigrette à feuilles étroites
(Eriophorum angustifolium) - Massette naine (Typha minima)
- Mazus rampant (Mazus reptans)
- Menthe aquatique (Mentha aquatica)
- Mouron délicat (Anagallis tenella)
- Myosotis des marais (Myosotis palustris)
- Osmonde royale (Osmunda regalis)
- Prêles :
- Petite prêle (Equisetum scirpoides)
- Prêle des bourbiers (Equisetum fluviatile)
- Prêle du Japon (Equisetum japonicum)
- Queue de lézard (Saururus chinensis)
- Reine des prés (Filipendula ulmaria)
- Roseau commun (Phragmites australis)
- Salicaire commune (Lythrum salicaria)
- Scirpe des marais (Eleocharis palustris)
- Souchet odorant (Cyperus longus)
- Souci d’eau (Caltha palustris)
- Véronique des ruisseaux
(Veronica beccabunga)
De 10 à 20 cm
- Acore odorant (Acorus calamus)
- Massette à feuilles larges (Typha latifolia)
- Faux nénuphar (Nymphoides peltata)
- Rubanier d’eau (Sparganium erectum)
De 20 à 30 cm
- Jonc des chaisiers (Schoenoplectus lacustris)
- Baldingère faux roseau (Phalaris arundinacea ‘Luteopicta’)
- Pontédérie à feuilles en cœur (Pontederia cordata)
De 30 à 60 cm
- Jonc des chaisiers zébré (Schoenplectus tabernaemontani ‘Zebrinus’)
- Massette à feuille étroite (Typha angustifolia)
- Scirpe infléchi (Isolepis cernua)
- Élodée du Canada (Elodea canadensis)
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