Le savez-vous ? Le safran est l’épice la plus chère du monde : son prix peut s’élever à plus de 15 000 € le kilo. Pas étonnant quand on connaît le Crocus sativus, son mode de récolte et ses bienfaits pour le corps. Dans cet article, nous vous dévoilons ces deux secrets… Et même comment bien cultiver le safran chez vous.
Les bienfaits du safran : comment cultiver et récolter cette précieuse épice en septembre
Le safran, une belle fleur d’automne
« Le parfum le plus délicat est celui associant des pétales de rose, du cinabre, du miel, du jonc odorant et du safran. »
Pline l’Ancien (Histoire naturelle)
Le safran est un bulbe d’automne, comme l’est la colchique (attention, celle-ci est toxique). Cette fleur de la famille des iridacées est originaire d’Asie, de méditerranée et du Proche-Orient. Avant l’Inde, l’Iran est le premier producteur de l’ « Or Rouge ».
Quand on parle de safran, on se réfère à une espèce précise de Crocus, le C. sativus. Il se présente comme un bulbe automnal de petite taille : il ne dépasse pas 10 cm de haut. Une touffe de Crocus sativus s’épanouit en une ou plusieurs fleurs tubulaires, aux pétales violet-parme très esthétiques. Sa floraison mellifère est appréciée des bourdons, d’autant qu’elle intervient tardivement dans la saison.
La particularité (et la rareté) du safran réside au cœur des 6 pétales : il arbore 3 à 5 longs stigmates d’un beau rouge vif au bout de ses pistils. Ces appendices tout en finesse concentrent les bienfaits du safran, et leur fragilité impose de les récolter à la main. C’est la raison pour laquelle il faut cultiver une quantité considérable de fleurs pour obtenir un seul gramme d’épice et que leur coût est si prohibitif.
Les bienfaits du safran dans nos assiettes et l’armoire à pharmacie
Si le safran est aussi connu, c’est surtout pour ses qualités gustatives : sans cette épice délicate, la paella ainsi que la bouillabaisse n’auraient pas le même goût.
Il colore aussi efficacement sauces et desserts de sa belle couleur chaude. Jusqu’aux parfums qui sont sublimés par le safran : le parfum Opium d’YSL est ainsi enrichi de safran.
Mais on lui attribue aussi des bienfaits physiologiques. En effet, il est riche en crocine et en safranal, deux substances actives reconnues.
Confort digestif
Le safran aurait des vertus antispasmodiques : il lutterait ainsi contre les douleurs abdominales et particulièrement les crampes. Consommé en infusion, Il faciliterait aussi la digestion et stopperait les ballonnements.
Régulation de l’humeur
Grâce à ses composés, le safran permet de réguler le cortisol (l’hormone du stress). Il permettrait de lutter contre les états dépressifs, il permet la relaxation et rétablit l’équilibre des émotions. Le tout avec beaucoup moins d’effets secondaires que les anxiolytiques classiques. Son action sur le sommeil est aussi reconnue.
Richesse en antioxydants
La crocine et la crocetine aideraient à se protéger contre les radicaux libres et ralentiraient le vieillissement de la peau. Leur association avec le safranal booste la protection anti-UV et redonne un sursaut d’énergie à l’épiderme.
Comment bien cultiver le safran chez soi ?
Son origine méditerranéenne nous l’indique : le Crocus sativus est un adepte des sols chauds et secs. Optez pour un terrain bien drainé, voire sableux et une exposition ensoleillée. La plantation s’effectue en été pour une floraison en octobre. Enfouissez-les à 25 cm dans le sol et espacez d’environ 30 cm les bulbes. D’autres conseils pour bien planter vos bulbes ici.
Vous pouvez planter jusqu’à 30 bulbes par m², mais pour rappel, il vous faudra environ 200 fleurs pour obtenir 1 g de safran. La culture cependant n’exige qu’un entretien léger : désherbez la parcelle et arrosez si la température est trop élevée. Vous pouvez laisser en terre les bulbes 3 à 5 ans.
Comment le récolter ?
Il faut 150 000 à 200 000 fleurs pour 1 kg de safran.
Le safran se récolte en automne. Il est recommandé de cueillir les fleurs à la fraîche, tôt le matin. Une fois celles-ci collectées, on coupe d’un coup de ciseaux les stigmates. Pour exalter leurs arômes, un temps d’affinage est recommandé : en général, les pistils sont disposés dans un local frais et sec, sur un tamis, et laissés 2 à 4 mois.
Ils seront ensuite transformés en poudre ou simplement laissés entiers dans un pot hermétique. Le safran peut se conserver plusieurs années à l’abri de la lumière.
Précieux, le safran se consomme autant comme une épice que comme un médicament. Sa culture relativement simple exige cependant une surface et une motivation importantes. Rien n’empêche cependant de le cultiver dans un massif automnal, en compagnie de sternbergias ou de colchiques.
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