Sauge, thym et laurier-sauce : ces trois aromatiques vivaces sont la base d’un jardin de condimentaires. Ajoutez-y le persil bisannuel, et vous avez assez de plantes pour les bouquets garnis et les persillades de vos plats. Une sacrée économie ! Mais pour bien en profiter, il vous faut bien entretenir vos fines herbes, et surtout bien les tailler. Revue des petits gestes de taille qui changent tout au jardin.
Comment tailler ces plantes aromatiques ? Laurier, thym, persil et sauge
Les plantes aromatiques
Dans la liste des fines herbes, on connaît les annuelles, comme le basilic ou la coriandre.
Mais dans un jardin de condimentaires, le jardinier appréciera la facilité de culture des vivaces : laurier-sauce, thym, romarin ou encore sauge sont des alliés fidèles. Ajoutons à cette liste le persil, une bisannuelle facile à cultiver.
Cultiver ces quatre ou cinq plantes, c’est la garantie d’avoir des récoltes pendant une bonne partie de l’année, et surtout de s’assurer de leur retour au printemps suivant. L’idée pour cela est de soigner la taille de chaque aromatique.
Le laurier-sauce : un arbuste à conduire
Le laurier-sauce (Laurus nobilis), ou laurier noble, est un arbre au feuillage persistant et aux feuilles ovales, vert vernissé et aromatiques. A ne pas confondre avec le laurier-rose (Nerium oleander) et le laurier-cerise (Prunus laurocerasus), qui ne sont pas comestibles.
Pourquoi tailler le laurier noble ?
Mettons d’abord de côté la récolte de feuilles ou de branche. Cette taille de récolte se fera tout au long de l’année en fonction des besoins de nos courts-bouillons. Le laurier-sauce doit aussi être taillé de manière plus « jardinière », pour contenir sa croissance parfois très exubérante (l’arbre peut grimper jusqu’à 10 m de haut !). Autre objectif : le conduire en topiaire ! Le laurier-sauce se prête en effet particulièrement bien à ce type de taille, très esthétique si vous le cultivez en pot.
Quand tailler le laurier-sauce ?
Création de topiaire ou simple taille d’entretien s’effectuent en fin d’été, après la floraison. Cela permet également d’éviter la propagation intempestive du laurier. Vous pouvez aussi travailler du sécateur au printemps, mais évitez dans tous les cas les journées d’hiver trop froides.
Bien tailler le laurier
Vous pourrez vouloir rabattre un laurier-sauce pour ne pas qu’il empiète sur l’espace vital de votre jardin. Dans ce cas, taillez à la tronçonneuse les plus grosses branches et à la cisaille (bien désinfectée, pour ne pas laisser de blessures) les plus petites. Ne vous en faites pas, il repoussera de plus belle au printemps. Soyez plus délicat dans la taille si vous conduisez en topiaire votre laurier noble : le plus simple est de travailler avec un guide cartonné en forme de pyramide par exemple. Vous pouvez aussi suivre une ficelle pour vous guider dans votre sculpture végétale.
Le thym, un arbrisseau à regarnir
Thym (Thymus vulgaris) : la star des jardins méditerranéens est un arbrisseau persistant et très résistant. Sachez qu’il existe près de 350 espèces de thyms différents, plus ou moins aromatiques. Certains sont même rampants. Nous parlerons ici du thym de garrigue.
Tailler pour la récolte, c’est évidemment ce qui vient en premier à l’esprit quand on parle du thym : vous prélevez au fur et à mesure de vos besoins les branches. Vous pouvez ensuite les faire sécher pour mieux les conserver. Attendez-vous cependant à solliciter plus longuement votre cisaille, car une taille annuelle est requise pour votre thym/serpolet. Voici la marche à suivre.
Pourquoi tailler le thym ?
Au fil des saisons, les branches de cet arbrisseau vont pousser et déséquilibrer sa silhouette. Le thym va alors voir son centre s’ouvrir… et se dégarnir. Pas très joli quand on plante en pot, ou dans un massif. Pour éviter ce désagrément, la taille est fortement recommandée.
Comment tailler le thym ?
Utilisez une cisaille pour procéder à une coupe précise. Il vous faudra redonner une forme « boule » à votre thym, en raccourcissant les branches ligneuses et en ôtant celles qui s’éloignent trop de la base.
Pour stimuler la reprise, raccourcissez les jeunes pousses de l’année (vert tendre et peu lignifiées) : elles pourront ainsi se diviser. Le résultat ? Un thym au feuillage plus dense.
Le persil, opération semis
Contrairement aux autres aromatiques présentées ici, le persil est une bisannuelle et non une vivace. Son cycle de croissance s’étale donc sur deux ans, depuis le semis jusqu’à sa production de graines et la disparition du plant-mère.
Quand tailler le persil ?
On procèdera à une taille de persil au moment de la récolte évidemment, puis à une taille préventive pour ne pas que cette fine herbe ne monte trop vite à graines. La récolte s’étale de mars à novembre.
Comment tailler le persil ?
Il faut juste prendre en compte une subtilité : couper la cime des feuilles de persil n’a que peu d’intérêt. L’idée est de procéder comme pour un bouquet et de couper aux ciseaux ou au sécateur à la base de la motte. Commencez par l’extérieur du persil en évitant les feuilles flétries ou jaunies. Et c’est tout !
La sauge officinale, à tailler au printemps
La sauge officinale (Salvia officinalis) est une vivace arbustive au feuillage décoratif et aromatique. Envie de découvrir comment bien l’entretenir ? Nous avons rédigé un article sur l’entretien de Salvia officinalis ici.
Pourquoi tailler la sauge ?
Comme le thym, la sauge va avoir tendance à se dégarnir en grandissant. Pour lui garder un air touffu, il faut la tailler chaque année.
Quand tailler Salvia officinalis ?
Attendez le printemps pour tailler ! Avant, elle risque de produire des pousses qui grilleront sous les assauts du froid… Ainsi, dès que de jeunes pousses font leur apparition sur votre sauge officinale et que la météo n’est plus à la gelée, lancez-vous !
Comment tailler la sauge ?
Taillez votre Salvia de manière décontractée : elle peut se remettre aisément d’un excès de taille. L’idée est de redonner un port touffu et rond à l’arbuste. Vous pouvez aussi ôter les fleurs en cours de saison, pour privilégier les feuilles condimentaires.
Petit point botanique : nous intègrerons aussi dans ces conseils le romarin, qui s’avère aussi être une sauge selon la nouvelle classification, sous le nom de Salvia rosmarinus.
Tailler, oui, mais pourquoi et comment ? Grâce à cet article, vous avez toutes les clés pour mettre en valeur vos belles aromatiques (sauge, thym ou laurier-sauce) vivaces ou non, et en profiter longtemps.
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