La Tulipomanie est le nom donné à la crise spéculative sur le cours de l’oignon de tulipe dans le nord des Provinces-Unies au milieu du XVIIe siècle. Ce soudain engouement pour les tulipes a provoqué une augmentation démesurée du cours, à tel point qu’un bulbe se serait vendu plus cher qu’un tableau de Rembrandt. Cette crise a, par la suite, provoqué un effondrement fulgurant de la valeur de la tulipe.
Développement du marché de la tulipe
Durant ce même siècle, la Hollande rayonne grâce à sa domination maritime, militaire et commerciale malgré de grandes inégalités sociales. La tulipe devient rapidement un signe de richesse et les bourgeois s’arrachent les nouvelles variétés. De nombreux fleuristes mettent en lien les horticulteurs et les clients, faisant encore grimper sa popularité. La fleur se démocratise auprès des classes moyennes mais une qualité supérieure est tout de même réservée aux plus fortunés.
En 1635, des «billets à effet» entrent sur le circuit, ce qui rend possible l’achat de bulbes encore en terre. Cette innovation permet un marché ouvert toute l’année et va participer à la croissance de l’engouement et des prix. Ces billets sont échangés plusieurs fois par jour pour un prix toujours plus important, ce qui donne naissance au «commerce du vent» (windhandel).
Et la crise apparaît …
Dans un marché entièrement déréglementé, la spéculation est exponentielle ! La variété rare ‘Semper Augustus’ se vend 10000 florins début 1937, sachant que le salaire moyen à l’époque est de 150 florins. Les horticulteurs offrent désormais une assurance contre le risque de baisse du prix de la tulipe, dernière innovation avant le krach …
Le 3 février 1637, une vente locale se conclue difficilement, un rabais de 20% y est même accordé. Une nouvelle qui se propage rapidement dans tout le pays et qui provoque un écroulement des prix jusqu’à affliger une décote de 95% à 99% ! La première crise spéculative de l’histoire éclate après deux ans de croissance exceptionnelle.
La chute du cours est si importante que les fleuristes ne peuvent même pas respecter leurs contrats. De nombreux cas de fraude ont également marqué cette période de spéculation.
Les conséquences de cette crise
La déréglementation du marché a compliqué la résolution de cette crise. En effet, il paraît difficile de sanctionner les acteurs d’un marché sans aucune règle … Les contentieux peuvent mettre deux ans avant d’être réglés tellement il est difficile pour les autorités de trouver un accord entre les clients, les fleuristes et les horticulteurs.
Les conséquences de la Tulipomanie sont morales et, à un degré moindre, économiques. L’économie hollandaise n’est pas mise en danger car aucun acteur n’est en péril grâce à des décisions politiques jugées favorables. La confiance et le respect des contrats se font écraser par l’appât du gain et la spéculation, ce qui sera dénoncé par de nombreux artistes durant les années suivantes.
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