Par quoi puis-je remplacer mes buis ?

Attaqué depuis quelques années par la pyrale ou d’autres bioagresseurs, le buis disparait tragiquement de la plupart des jardins.

Il se pose donc la question : par quoi remplacer cet arbuste persistant indispensable des topiaires et des jardins à la française ? Revue des différents remplaçants en lice pour le rôle.

Le buis, un arbuste menacé

Persistant, dense et facile à vivre : pas étonnant que le buis soit privilégié dans les jardins à la Française. 

Sauf que…  Trois puissants ennemis perturbent durablement la pérennité du buis (Buxus sp) sur notre territoire.

Les deux premiers, la volutellose (Volutelli buxi) et le dépérissement ou Cylindrocladiose (Cylindrocladium buxicola) sont des champignons qui entraînent le brunissement des feuilles, l’apparition de chancres sur les buis. Attention, un épisode de sècheresse peut aussi être à l’origine d’un étiolement de l’arbuste.

L’arrivée d’un papillon, le Cyladima perspectalis, a perturbé la vision idyllique des amoureux de jardins bien taillés. En effet, le réchauffement climatique a favorisé l’arrivée sur notre territoire de la pyrale du buis.

Or, les chenilles de ce papillon asiatique se sont révélées particulièrement voraces vis-à-vis du feuillage du buis, et particulièrement Buxus sempervirens. Elles défolient totalement un arbre et reviennent dès que celui-ci reprend des forces.

Les caractéristiques à réunir pour une alternative efficace

Remplacer le buis exige donc du futur arbuste de rassembler trois paramètres importants :

  • Un feuillage dense et de préférence persistant
  • Des feuilles de petit calibre
  • Une bonne aptitude à la repousse

C’est pourquoi, dès 2018, ASTREDHOR (l’institut des professionnels du végétal) a mené des campagnes de recherches pour trouver des alternatives au buis.

Pas facile de compenser un arbre aussi polyvalent que l’était le buis : il se plait dans tout type de sol, d’exposition et ne pâtit pas des autres maladies du jardin. C’est la raison pour laquelle certains jardiniers continuent à le préférer. À cet égard, certaines espèces s’en tirent mieux, comme Buxus microphylla ‘Faulkner’, B. insularis ou des cultivars comme BetterBuxus.

Osmanthus x burkwoodi

Osmanthus x burkwoodi : persistant à feuillage doré. Il adopte naturellement un port sphérique : pratique pour remplacer les boules de buis IL tolère l’ombre et la mi-ombre et se révèle étonnamment tolérant au type de sol : tout lui convient. Il ne dépassera pas 2 m pour 1,5 m de large. Dernier atout : une floraison parfumée !

Le chèvrefeuille de haie

Le chèvrefeuille de haie (Lonicera nitida ‘Maigrun’ ou ‘Baggesen’s Gold’) est un bon candidat pour les topiaires.  Il demande en effet jusqu’à 3 tailles (pas trop sévères) annuelles pour conserver son port compact. Il ne dépasse pas le 1,2 m. A utiliser aussi pour les haies basses. Attention, il n’est pas fan des ambiances sèches et privilégie les terres fraîches. L’acidité du sol ne lui convient pas.

L’if

L’if (Taxus baccata)  ce conifère peut être utilisé comme alternative au buis. On aime ses fruits rouges (attention, leur graine est toxique, à éloigner des enfants). Si en revanche, votre sol est trop compact, votre if risque de péricliter : il apprécie les terres bien drainées. Le cryptomeria est aussi une bonne alternative.

D’autres pistes intéressantes

Pittosporum tenuifolium ‘Tom Thumb’ ou ‘Golf Ball’ sont de vraies pépites pour les jardiniers du sud de la Loire. Ces arbustes peu rustiques remplacent les haies basses de buis et arborent un prime un feuillage dont les couleurs évoluent au fil des saisons. La variété ‘Pompom’, plus rustique’, se plaît dans les jardins de bord de mer.

Le houx persistant et non piquant Ilex meservae ‘Little Rascal’. Petites feuilles et tiges rouges en constraste. Le houx japonais (Ilex crenata) ne supporte pas les sols calcaires, mais si vous habitez en région Bretagne, ne vous privez pas de cet arbuste.

Le berbéris à feuille de houx (Berberis buxifolia ‘Nana’ avait un bon potentiel, mais il ne tolère pas le manque d’eau.  Ses épines, en outre, ne se révèlent pas des plus pratiques pour tailler. Tournez-vous vers deux challengers, le germandrée (Teucrium), un buisson fleuri mellifère et le filaire (Phillyrea angustifolia).

Les alternatives par types de sol ou par climat

Envie de topiaire, mais votre sol est trop acide ou trop calcaire ?

Vous avez un sol acide ? Pensez aussi au Rhododendron fastigiatum. Feuillage persistant et floraison printanière en font un atout de poids.

Les jardins méditerranéens pourront aussi étudier plusieurs pistes, comme le thym, la santoline (attention, son feuillage bleu peut déconcerter par rapport au vert du buis) ou le myrte commun.  Ce dernier a l’avantage de fleurir blanc et d’offrir aussi un feuillage aromatique. Attention, le sol doit être sec et légèrement acide. Autre proposition, le myrsine africain (Myrsinus) ou myrte du Cap est peu rustique, mais il forme une haie visuellement proche du buis. En prime, ses feuilles sont aromatiques.

Le buis se révèle assez insurpassable en matière d”arbuste à tout faire” au jardin. Et si c’était surtout le moment d’explorer de nouvelles espèces, plus adaptées à votre sol ou au climat qui se réchauffe ? Le buis est mort, vive la nouveauté !

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