Les arbres en montagne

La vie en montagne n’est pas toujours simple pour les végétaux et cette situation se vérifie particulièrement pour les arbres. Avec un système racinaire profond et une plus grande exposition au froid et au vent, peu d’espèces sont réellement adaptées pour pousser dans ces conditions. Néanmoins, certaines y arrivent, et il est tout à fait possible de cultiver des arbres en montagne.

La culture des arbres en montagne

Les étages de végétation

Avant de chercher l’arbre qui vous plaît, il faut savoir qu’à la montagne la végétation n’est pas répartie de façon homogène : elle dépend beaucoup de l’altitude. Ainsi, cinq paliers de végétation sont identifiables et il est important de connaître celui de votre jardin afin de choisir un arbre qui s’y plaira.

Étage collinéen

Niveau de basse altitude (jusqu’à 1 000 m en moyenne), les végétaux y sont variés et sont regroupés sous de nombreuses formes : bosquets, haies, forêts.

Étage montagnard

Si les forêts sont dominées par les feuillus au niveau collinéen, ici, elles deviennent mixtes et accueillent les conifères. Ces derniers sont plutôt regroupés en sapinières sur les versants nord et en pinèdes pour le sud. L’étage montagnard s’étend de 1 000 m jusqu’à 1 800 m environ.

Étage subalpin

À cet étage (entre 1 800 et 2 500 m), les conifères supplantent les feuillus. Les forêts y laissent progressivement la place à une lande dégagée, principalement occupée par les arbustes.

Étage alpin

Ce palier, compris entre 2 500 et 3 000 m, est le royaume des plantes herbacées. Les végétaux ligneux (comportant du bois) se font de plus en plus rares.

Étage nival

Situé à plus de 3 000 m et avec ses conditions extrêmes (froid, vent, sol pauvre, etc.), l’étage nival est très peu végétalisé. Lorsque c’est le cas, il s’agit surtout de plantes qui ne s’étalent presque pas et poussent en coussins.

Les conditions

Autres éléments à connaître pour choisir le bon spécimen : les conditions de culture. En effet, pour les arbres en montagne, elles sont loin d’être simples. À l’instar des plantes de bords de mer, de nombreux facteurs sont à prendre en compte.

Le sol

Le substrat montagnard est issu d’un processus géologique long et complexe. Il est donc impossible de déterminer un sol de montagne en particulier : tout dépend de l’emplacement du jardin. Ainsi, en altitude (l’étage nival), le terrain est souvent peu profond et plutôt pauvre en matière organique. À l’inverse, les étages situés en dessous auront tendance à s’approfondir progressivement et à être plus fertiles.

Le pH est également un facteur important. Si les sols siliceux sont souvent acides, les substrats calcaires, eux, sont généralement alcalins. Néanmoins, si cette « règle » s’applique dans les plaines, ce n’est pas toujours le cas à la montagne. En effet, sous l’action combinée de la pente, de la pluie et de la neige, un phénomène de décalcification peut se produire, conduisant à une acidification du substrat. Une terre en apparence calcaire pourra ainsi avoir un pH acide.

La température

Sans grande surprise, un des éléments essentiels pour cultiver les arbres en montagne est la température : plus on monte et plus il fait froid. Ainsi, la baisse de la pression atmosphérique fait perdre en moyenne 6,5 °C tous les 1 000 m d’ascension.

Lors de votre sélection, la résistance au froid de l’arbre (sa rusticité) doit donc être bien adaptée.

L’eau et la neige

Élément indispensable pour toutes les plantes, l’eau (sous forme de pluies ou de neige) n’est pas disponible de façon égale en montagne. Elle est ainsi plus présente en altitude qu’en plaine.

L’effet de la neige sur la végétation n’est pas négligeable non plus. Réserve d’eau en puissance lors du réchauffement printanier, elle protège également les arbres des assauts du froid (gel, givre). Le revers de la médaille est la contrainte de poids que les branches doivent supporter.

L’orientation

Le vent

Selon que le terrain est exposé au nord ou au sud, la végétation ne sera pas du tout la même. En cause, le niveau d’ensoleillement et donc la température. Ainsi, pour une altitude équivalente, il n’est pas rare de constater une différence de 3 à 4 °C entre le versant sud (adret) et le versant nord (ubac).

Anodin lorsqu’il ne s’agit que d’une bise, le vent peut être un facteur limitant pour la croissance des végétaux et notamment des arbres, à cause de leur hauteur. En montagne, plus on monte, plus l’exposition au vent est forte. Celui-ci provoque alors un dessèchement voire une détérioration des rameaux à cause des particules de neige et de givre qu’il transporte.

Quels arbres trouve-t-on en montagne ?

Selon l’exposition, l’altitude et le sol, il est possible de trouver un certain nombre d’espèces d’arbres en montagne.

Les conifères

Maison blanche et pin parasol du sud de la France

Mieux adaptés aux conditions difficiles, les conifères se trouvent principalement aux étages de végétation intermédiaires (montagnard et subalpin).

Les feuillus

Plus sensibles que les conifères, les feuillus sont surtout présents aux deux premiers étages (collinéen et montagnard).

  • Châtaignier (Castanea sativa)
  • Bouleau (Betula) :
  • Aulne (Alnus) :
  • Charme-houblon (Ostrya carpinifolia)
  • Hêtre commun (Fagus sylvatica)
  • Alisier (Sorbus) :
    • blanc ( aria)
    • de Mougeot ( mougeotii)
    • nain, sorbier petit néflier ( chamaemespilus)
    • des oiseleurs ( aucuparia)
  • Aubour faux-anagyris (Laburnum anagyroides)
  • Prunier de Briançon (Prunus brigantina)
  • Saule (Salix) :
    • pruineux ( daphnoides)
    • pourpre ( purpurea)
  • Noisetier de Byzance (Corylus colurna)
  • Chêne vert (Quercus ilex)
  • Hêtre de l’antarctique (Nothofagus antartica)

Avec une telle liste, vous devriez trouver votre bonheur pour planter de beaux arbres de montagne dans votre jardin. Et pour compléter votre tableau végétal, pensez également aux arbustes et aux vivaces de montagne qui se mettront mutuellement en valeur.

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