Faut-il planter selon le calendrier lunaire ?

Jardiner en prenant en compte les phases de lune ? Cela va de soi pour un certain nombre de jardiniers. Au-delà de son influence sur les marées, notre satellite céleste influerait également sur le succès des semis, plantations ou de la taille des plantes. Alors, est-ce que planter avec le calendrier lunaire est un gage de réussite ? On fait le point.

Quelle est l’importance de la lune ?

En lune rousse, rien ne pousse.

Si on remonte loin dans le temps, la lune faisait l’objet de cultes dans chaque civilisation, des mayas aux celtes : les druides allaient ainsi récolter le gui sous la pleine lune.

Plus tard ont fleuri des dictons météorologiques consacrés à la lune. Outre la citation de début de paragraphe, citons : « lune encerclée, pluie prochaine », « du brouillard dans le croissant de la lune, c’est beau temps ». Le bon sens paysan attribuait ainsi toutes sortes de bons (ou mauvais) présages à notre satellite. Le jardinage avec la lune reprend de manière plus synthétique ces observations glanées au fil des siècles.

arrosoir

On attribue également à la lune, de manière assez empirique, un effet sur la croissance des cheveux, le sommeil ou les dates d’accouchement. Sachant que nous sommes réglés sur le rythme jour/nuit (circadien), l’influence de la lune n’est donc pas négligeable.

L’influence lunaire sur les végétaux

D’un point-de-vue plus scientifique, on connaît l’influence de la lune sur les marées. De là à transposer cette force d’attraction, si tangible, vers d’autres éléments, il n’y a qu’un pas. L’hypothèse émise est que l’eau contenue dans les vaisseaux de la plante subirait l’attraction lunaire : elle monterait et descendrait comme une marée, drainant ainsi la sève vers le haut ou le bas.

Autre influence, connue également, la lumière lunaire : elle contribuerait à la croissance des plantes, comme le font les rayons solaires.

Certaines plantes dépendent aussi de la lune pour leur survie, comme celles qui ne sont fécondées que par des animaux nocturnes (comme les papillons de nuit). Les fleurs blanches du Cactus Selenicereus sont alors mises en valeur par l’éclat lunaire, permettant aux pollinisateurs de le retrouver facilement.

Mais ces données scientifiques résistent-elles à l’épreuve pratique du jardinage ?

Alors concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Au début, il faut séparer deux phénomènes : les phases de lune et la déclinaison de la lune. S’ajoute à cela le passage devant les constellations, qui favorise certains types de légumes.

Les phases de lune 

Un cycle de 29 jours marque l’évolution de la nouvelle lune à la pleine lune, puis de nouveau vers la nouvelle lune. La lune est considérée comme croissante dans la première étape du cycle (nouvelle lune à pleine lune), puis descendante dans la seconde.

Pour déterminer à l’instant T la position de la lune, examinez notre satellite : la pleine lune, ronde et pleine, est assez facile à distinguer. La nouvelle lune correspond quant à elle à une plongée dans l’ombre du satellite, elle n’est donc pas visible.

Utilisez ensuite votre doigt pour fermer le cercle de la lune :

  • Si cela forme un « p » comme premier quartier, la lune est croissante ou montante
  • Si cela forme un « d » comme dernier quartier, la lune est décroissante

La déclinaison de la lune

Plus subtile à déceler, la déclinaison de la lune s’effectue en 27 jours. Sur les 13 premiers jours, la lune monte vers son apogée, pour décliner sur les 13 derniers.

Pour vérifier son mouvement, il suffit d’observer la lune par rapport à un point fixe (un poteau électrique, un arbre, un bâtiment…) et noter son évolution la nuit suivante, deux plus tard. Vous saurez alors avec certitude si elle en phase montante ou descendante.

Le rythme montant/descendant est considéré comme étant le plus influent. Il serait en effet bénéfique à la croissance des végétaux, car la sève serait drainée de bas en haut de la plante.

Les constellations

Chaque passage de la lune dans une constellation se traduit par un bénéfice pour un type de plante précis :

  • On donnera aux signes d’eau (cancer, scorpion et poisson) des vertus sur les parties feuillues des plantes.
  • Les signes de Terre (Taureau, vierge et capricorne) sont focalisés sur les racines (jours-racines).
  • Les éléments d’air (Gémeaux, Balance et Verseau) sont des jours-fleurs (et concernent ainsi les végétaux d’ornement).
  • Quant aux signes de feu (sagittaire, bélier et lion) leur est dévolu les jours-fruits.

Ces éléments sont connus des adeptes de la biodynamie.

Enfin, il est recommandé d’éviter de jardiner lorsque la lune est à son apogée, son périgée et au moment des nœuds lunaires. A suivre sur un calendrier lunaire, donc.

Comment cela se traduit-il pour les plantations de jardin ? 

En principe, il vaut mieux partir d’un calendrier lunaire pour connaître exactement les phases et la déclinaison de la lune. Retenez cependant les grands principes :

  • En lune croissante, l’accent est mis sur les légumes aériens (légumes fruits et légumes à cosses), ainsi que sur la taille.
  • En lune décroissante, concentrez-vous sur le semis des légumes racines et des légumes à ras de sol (comme la salade), ainsi que sur la plantation des bulbes potagers. On considère aussi que les travaux de jardinage liés au sol (fertilisation, amendement) sont plus couronnés de succès.
  • En lune montante, signe de remontée de la sève, les opérations de greffe et taille sont privilégiées. On considère que les plantes sont particulièrement vigoureuses à cette période. Cette vigueur a aussi un effet bénéfique sur les légumes et fruits, et il est recommandé de récolter des légumes autres que racines.
  • En lune descendante, la sève se concentre vers les racines. Repiquage, bouture, marcottage sont particulièrement indiqués, mais aussi la plantation et le semis. La récolte des légumes racines est également très propice.

Concrètement, pour planter, il vous faudra d’abord déterminer quel type de plantes vous souhaitez établir au jardin (racines, feuilles, fruit, fleurs…), puis connaître la position lunaire. Si vous êtes en lune montante, descendante, croissante ou décroissante, adaptez alors votre travail. Ajoutez si vous le souhaitez la constellation. Si vous êtes dans une période propice au jardinage, à vous de jouer !

Doit-on planter selon le calendrier lunaire ?

La lune montante et les plantations, une combinaison gagnante ?

Que la lune et ses rayons puissent avoir une influence sur la croissance des pousses, il semble qu’il n’y ait pas de contestation. En revanche, il semble peu probable que la sève ou l’eau présente dans les végétaux, vu leur faible poids, puisse subir une quelconque poussée due à la lune. Ce qui s’applique à l’énorme masse océanique n’est pas transposable au reste de la planète.

Peu d’études établissent vraiment les interactions entre lune montante/descendante et succès des semis : ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas d’influence. Rien n’empêche de croire en l’influence lunaire lors des plantations ou des travaux de jardinage, surtout si au final vous voyez une réelle différence.

Ne laissez cependant pas les instructions prendre le pas sur le bon sens : une journée de gel, même si elle est recommandée sur le calendrier lunaire, n’est absolument recommandée pour planter.

Vénérée et reconnue depuis la nuit des temps pour son influence sur la nature, la lune n’a pas encore vraiment établi son intérêt scientifique en matière de jardinage. Suivre le calendrier lunaire n’en demeure pas moins un gage de réussite pour les plantations et semis… Reste maintenant à vous faire votre propre opinion au fil des saisons !

Qu’en pensez-vous ?

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