Oups… Une gelée précoce ou tardive au jardin, et votre si joli arbuste fait grise mine. Comment rattraper une plante en pleine terre touchée par le gel ? Quels sont les gestes de premier secours à administrer à une potée gelée ? Si vous avez fait l’impasse sur le voile d’hivernage, voici les remèdes pour sauver vos massifs et balcons !
Comment sauver une plante gelée ?
Le gel, fatal pour toutes les plantes ?
D’abord, examinez le thermomètre : une gelée légère ou ponctuelle s’est déclarée cette nuit ? Il ne vous reste qu’à évaluer les dégâts au jardin, mais normalement tout devrait se rétablir.
En revanche, un froid prolongé sur plusieurs jours, ou très brusque, doit vous alerter. Il sera d’autant plus dévastateur s’il est suivi de bourrasques de vent.
Laissez les plantes résistantes au froid se débrouiller et concentrez-vous sur les plantes gélives comme les méditerranéennes, les exotiques, ou encore les végétaux nouvellement installés.
Les symptômes d’une plante touchée par le gel
Une plante gelée se repère relativement aisément dans les jours qui suivent.
Voici les trois symptômes les plus fréquents :
- Un jaunissement des feuilles ou des taches brunes, comme une brûlure
- Un affaissement des tiges ou des branches, comme ramollies par le froid
- Un gonflement du feuillage, qui devient vert foncé puis noir
A quoi cela est dû ? S’il est très fort, le gel ne va pas seulement s’attaquer aux organes externes de la plante, mais il va aussi geler les cellules internes qui pourvoient l’eau au végétal. La déshydratation qui s’ensuit provoque un dessèchement sur les feuilles et bourgeons, tandis que les tiges vont s’affaisser.
C’est particulièrement le cas pour les vivaces de fin d’été ou d’automne comme les cannas, ou les plantes gélives comme les géraniums des balcons.
Les 5 étapes antigel à suivre
1. Examiner
Et oui, même si cela vous fend le cœur, il vous faudra bien surveiller votre plante gelée : si les racines sont touchées, sa survie ne tient qu’à un fil.
Donc, si elle « grille » très vite, ne perdez pas trop de temps avec elle.
2. Ne pas arroser/fertiliser
Il paraît évident de réhydrater un arbuste ou une vivace qui a souffert du gel. Or, arroser s’avère être un geste contreproductif, et il peut même accélérer la déchéance du végétal.
N’apportez pas non plus d’engrais, la plante n’en a pas besoin dans l’immédiat.
3. Ne pas tailler ou a minima
Les branches noircies ou le feuillage jauni vous semblent sûrement prêts à être taillés. Ne vous emparez pas tout de suite de votre sécateur. En effet, les parties même lésées de votre plante gelée agissent comme un bouclier contre les futurs frimas. C’est, en quelque sorte, un paillis aérien.
En revanche, si le coup de gel est tardif dans la saison, vous pouvez tailler un peu les parties lésées, elles risquent moins d’être attaquées par le froid.
4. Protéger
Vous avez été échaudés par cette gelée, mais ne vous faites pas avoir une seconde fois. Paillez au pied et sortez les voiles d’hivernage. Bref, passez en mode protection hivernale sérieuse.
Et pour savoir comment éviter le problème la fois suivante, lisez le chapitre plus bas sur la prévention !
5. Patienter
Le jardinage est souvent affaire de patience, et le sauvetage des plantes gelées n’y coupe pas. Seule l’arrivée des beaux jours vous renseignera sur l’état de votre plante en pleine terre : des petites pousses vert tendre se manifestent ? C’est bon signe.
C’est aussi en sortie d’hiver que vous pourrez jouer du sécateur et éliminer les branches les plus abimées par les gelées.
On sauve ses potées et jardinières du gel
Vous avez laissé vos pétunias ou votre véronique arbustive un peu trop longtemps dans la saison, et une nuit froide les a jaunis ? Suivez ces opérations de secours antifroid :
- On suspend les arrosages et la fertilisation.
- On protège les potées : la terre cuite peut exploser sous la pression du gel, ainsi que certaines poteries émaillées. Assurez-leur une protection efficace en les enveloppant d’un voile ou de papier-bulle ou choisissez des bacs en bois moins fragiles.
- On hiverne les annuelles (pelargoniums) et les plantes les plus fragiles (agrume, bougainvillée ou encore abutilon) : ils ne sont pas voués à rester dehors toute l’année. Il vous faut les hiverner dans les règles de l’art. Si vous n’avez pas de serre froide, de véranda ou de garage muni de fenêtre, rentrez provisoirement vos potées à l’intérieur le temps que la vague de températures négatives passe.
- On patiente : attendez là encore jusqu’en mars (ou février dans les régions à climat doux) pour examiner votre potée et recenser les parties saines qui repartent. Les autres doivent être taillées.
La prévention, la meilleure des solutions !
La meilleure manière de sauver une plante du gel est de ne pas l’exposer. Pour cela, ayez en tête deux principes de base :
Choisissez des plantes locales et adaptées au froid.
Protégez vos plantes fragiles avant qu’elles ne soient touchées par le gel.
Des plantes résistant aux températures négatives
Ce n’est pas parce que nous arrivons dans l’hiver que nous devons arrêter de fleurir le jardin et le balcon. Mais tout comme il nous faut sortir la doudoune quand la température baisse, il vous faut adapter les végétaux.
Dans les jardins, il existe nombre d’arbustes et vivaces qui résistent au gel. Citons parmi eux :
- Les bruyères d’hiver
- Les héllébores
- Les arbres à écorce décorative comme les cornouilliers sanguins et les érables (Acer griseum)
- Certaines graminées qui restent décoratives sous le gel ou des arbustes dont les inflorescences séchées sont du plus bel effet (hortensia)
- Il existe même un palmier rustique, le trachycarpus.
Côté balcon-terrasse, passez aux plantes qui résistent au froid tout en donnant un boost de couleurs aux journées grises :
- Cyclamen
- Pensées
- Conifères nains
- Et bien sûr, les bruyères !
D’autres idées ? Rendez-vous sur la page consacrée aux plantes de balcon spécial hiver.
Nous ne saurons trop vous recommander de choisir des espèces locales ou adaptées à votre climat. Ainsi, les sempervivum (joubarbes) bénéficient d’une rusticité remarquable (jusqu’à -10 °C), mais souffriront d’une terre trop humifère ou mal drainée. Dans ce cas, rabattez-vous plutôt sur des bergénias.
Et les autres plantes, celles que vous adorez en été, mais qui risquent de griller avec le gel dès le mois de novembre ? Il est temps de les passer en mode fantôme !
Hivernage et protection hivernale
Protéger les plantes du froid doit devenir un réflexe dès le mois de novembre-décembre. Paillage et voilage demeurent les solutions les plus évidentes contre la perte d’une plante chérie. N’oubliez pas de bien accrocher votre voile d’hivernage, sous peine de le voir s’envoler à la moindre bourrasque.
Et pour les potées ? Priorisez la protection des racines en emmaillotant le pot dans du papier-bulle ou en le glissant dans une potée plus grande garnie de paille. Et bien sûr, hivernez les plantes gélives pour les préserver !
Le savez-vous ? Les soucoupes remplies et laissées sous les pots peuvent être de vrais pièges, car elles augmentent le risque de gel des parties souterraines de la plante.
Veillez à les vider ou enlevez-les carrément en hiver.
Feuilles jaunies ou branches sèches, une plante gelée fait souvent pitié. Le conseil principal pour la sauver demeure la patience et la taille printanière… Et la prévention l’année suivante !
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