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Comment lutter contre l’invasion des chenilles

Une chenille ça va, plusieurs chenilles bonjour les dégâts ! Ces petites bêtes rampantes peuvent, en effet, causer bien des dommages aux végétaux, que ce soit au jardin, au potager ou encore au verger. Si on peut compter sur les prédateurs naturels comme les oiseaux pour réguler leur population, cela n’est pas toujours suffisant. Il nous est alors nécessaire d’intervenir pour sauver nos plantes. Dès lors, comment lutter contre l’invasion des chenilles ? La réponse dans notre dossier.

Qu’est-ce qu’une chenille ?

La question peut prêter à sourire, et pourtant. Saviez-vous que ces larves que l’on appelle communément le ver gris ou le ver du poireau sont en fait… des chenilles ? De quoi justifier une petite mise au point afin de mieux connaître notre adversaire.

Description

Stade larvaire du papillon, la chenille est la forme qui précède la chrysalide dans le développement de cet insecte volant de la famille des lépidoptères.

Les chenilles peuvent être velues ou nues, avec ou sans appendice, et arborer toute une palette de couleurs. Néanmoins, elles ont toutes pour point commun de posséder 3 paires de pattes articulées situées au niveau du thorax. Celles-ci sont complétées par 5 paires supplémentaires, non articulées, au niveau de l’abdomen. Selon les espèces, elles agissent comme des pinces ou des ventouses. Voilà pourquoi malgré leur nom trompeur, le ver gris ou le ver du poireau sont en réalité des chenilles.

Les différents types de chenilles

Les chenilles défoliatrices

Capables, pour certaines, de mettre à nu arbres et arbustes en un temps record, on compte parmi elles :

  • les pyrales, dont la tristement célèbre pyrale du buis ;
  • les vers gris des noctuelles ;
  • les chenilles processionnaires, dont les poils urticants sont aussi problématiques (voire plus) ;
  • du chou ou de la rave, les chenilles de piérides peuvent ravager les cultures lorsqu’elles sont trop nombreuses.

Les mineuses

De petite taille, voire minuscules, ces chenilles sont également aplaties. Elles peuvent ainsi aisément se mouvoir dans les feuilles et y creuser leurs mines (d’où leur nom).

Il en existe de très nombreuses espèces, mais celles qui provoquent le plus de dégâts dans les jardins, les potagers ou les vergers sont :

  • la mineuse du marronnier d’Inde ;
  • la petite mineuse du pêcher.

Les chenilles du bois

Elles sont nommées ainsi pour leur capacité à forer le bois. On les retrouve donc sur les tiges lignifiées des arbres ou des arbustes.

Les espèces les plus courantes sont :

  • les zeuzères ;
  • le cossus gâte-bois ;
  • la sésie du groseillier.

Comment lutter contre l’invasion des chenilles ?

Solutions préventives

Comme souvent, agir de manière préventive permet de s’éviter certains désagréments au jardin. Il en est de même avec les chenilles. Ainsi, quelques gestes simples limitent les risques d’invasion.

  • Pour les piérides par exemple, vous pouvez inciter les oiseaux, notamment les moineaux et les mésanges, à venir nidifier dans votre jardin. De plus, la femelle papillon repère les plantes à l’odeur. Il est ainsi possible de brouiller les pistes olfactives en apposant sur vos cultures sensibles des feuilles de fougères, des branches de sureau, de genêts, ou encore des gourmands de tomates. La pulvérisation d’une infusion à base de tanaisie ou d’absinthe est également efficace.
  • Les pièges à phéromones se sont également beaucoup développés ces dernières années. Ils ont le grand avantage de ne cibler qu’une espèce de nuisible et de résoudre le problème à sa source en capturant les papillons mâles ou femelles. Il en existe pour la pyrale du buis, le carpocapse des pommes ou encore le ver du poireau.
  • Si vos plantes sensibles sont peu nombreuses, une solution plus fastidieuse, mais tout aussi efficace, peut être envisagée : inspecter les feuilles et retirer les œufs lorsque vous les voyez. Prudence néanmoins : soyez sûr qu’il s’agit d’œufs de papillons et non de coccinelles par exemple. De plus, certains papillons comme le machaon (Papilio machaon) ou le gazé (Aporia crataegi) se faisant de plus en plus rares, préférez soit de ne pas intervenir, soit de déplacer les feuilles touchées vers une zone qui ne craint rien.
  • Enfin, la macération de rhubarbe possède des propriétés insectifuges qui permettent de repousser de nombreux insectes, y compris les papillons et leurs chenilles.

Solutions curatives

chenille

Malgré toutes les précautions prises, vous pouvez malgré tout vous retrouver envahi. Dans ce cas, certains traitements ont fait leurs preuves.

Un grand classique est le bacille de Thuringe (Bacillus thuringiensis). Cette bactérie aérobie est en effet utilisée comme insecticide sélectif, car elle ne s’en prend qu’aux larves de lépidoptères (donc aux chenilles). Néanmoins, son efficacité décroît lorsque les chenilles se développent. C’est pourquoi, il est préférable de l’utiliser dès les premiers signes d’invasion. De plus, les chenilles du bois se trouvant protégées dans les tiges et rameaux, elles ne seront pas touchées.

Toujours dans les aides microscopiques, le nématode Steinernema carpocapsae est un ver minuscule qui, une fois préparé et pulvérisé sur les végétaux, permet de lutter efficacement contre le ver gris, le carpocapse du pommier et du poirier ou encore la pyrale du buis.

Les produits à base de pyrèthre présentent également de bons résultats contre les chenilles. Néanmoins, ils ont le gros inconvénient de ne pas être sélectifs. Ils tuent donc aussi bien les chenilles que leurs prédateurs naturels, ainsi que les autres auxiliaires de jardin. Le recours à une telle solution ne doit donc avoir lieu qu’en dernier ressort.

Vous voici désormais mieux armé pour lutter contre l’invasion de chenilles. Néanmoins, une certaine réserve doit être observée. En effet, il ne faut pas oublier que si les chenilles peuvent nous embêter au jardin, les papillons, eux, sont très utiles à la pollinisation. Et sans chenille, pas de papillon ! Ainsi, soyez toujours mesuré dans vos interventions et privilégiez autant que possible la prévention à la lutte.

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