Votre buis perd brusquement ses feuilles ? Son beau vert franc se mue en un jaune de mauvais augure ? Il est sûrement la cible de la pyrale du buis, présente sur notre territoire depuis une bonne dizaine d’années. Pour sauver votre arbuste, voici quelques remèdes préventifs et curatifs.
Comment lutter contre la pyrale du buis ?
La pyrale du buis, une vraie peste
La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un lépidoptère de la famille des crambidées.
Elle se présente comme un inoffensif papillon à l’allure de mite, blanc bordé de brun. Son envergure est d’environ 4 cm. Sous sa forme adulte, il ne fait que butiner en allant d’un arbuste à l’autre : rien de très alarmant, à part sa capacité de vol assez impressionnante.
Elle lui permet en effet de parcourir de grandes distances et de revenir vers un buis qui reprend du poil de la bête. Car s’il cible l’arbuste en question, c’est parce qu’il est consommé exclusivement par ses chenilles.
Le cycle de vie de la pyrale commence en été, avec le dépôt d’amas blanchâtres d’œufs dans le buis. A la naissance, la larve est vert pâle striée de noir. Elle passe par 5 ou 7 stades où elle grossit et devient de plus en plus brune. Une première génération se transforme en papillon au cours de l’été, mais il peut y avoir jusqu’à 4 générations par an.
Lorsque le froid survient, la dernière génération hiberne sous forme de cocons entoilés. Les chenilles renaissent à la faveur des températures en hausse au printemps (à partir de 7°C) et recommencent à grignoter le buis. Les chenilles rejoignent aussi les papillons tout juste sortis de l’hibernation.
Le cycle de reproduction recommence dès le mois de juin. Une femelle vit environ 2 semaines et peut pondre à plusieurs reprises dans le buis.
Comment prévenir les dégâts de la pyrale ?
Tout au long de sa croissance, la chenille de la pyrale va se nourrir de feuilles du buis. Elle commence en général par la partie basse de l’arbuste, là où se trouvent les feuilles anciennes gorgées de principes actifs. La pyrale grignote les bordures de la feuille et laisse un « squelette » foliaire.
Les pyrales peuvent aussi s’attaquer à l’écorce, avec le risque à terme de voir s’engouffrer des maladies au sein même du buis. Autre signe de leur présence, les toiles ou cocons dans lesquels les larves se blottissent.
Arrivé dès la moitié des années 2000 en France, le papillon venu d’Asie a bien vite colonisé les jardins. Depuis quelques années, on le retrouve aussi dans les forêts. De nombreux projets de recherche ont été lancés pour contrer cette invasion et trouver des remèdes efficaces. Mais certains jardiniers prônent avant tout une prévention efficace.
Les conditions de culture adaptées
Un buis affaibli est souvent à la merci des ravageurs. Il a en outre été démontré qu’un sol mal drainé encourage la présence de la pyrale. C’est pourquoi ne vous privez pas de réviser les conditions de culture du Buxus afin qu’il lutte plus aisément contre la pyrale.
Le contrôle visuel
Toiles en bout de branche, présence de chenilles, vol stationnaire autour des buis trahissent la présence de la pyrale. Sur des petits sujets, enlever les chenilles à la main et / ou tailler les branches atteintes permet de contrer les premières attaques. Cette stratégie demande une inspection très régulière. Les chenilles ne sont pas urticantes.
La présence de prédateurs naturels
Mésange bleue, moineau, voire chauve-souris : ces espèces peuvent manger les chenilles de pyrales de buis. Attention cependant, il semblerait que ce ne soit pas non plus leur plat de prédilection (en raison des toxines du buis ingéré). Leur contribution peut cependant faire la différence. Alors, à vos nichoirs !
Comment traiter un buis touché par la pyrale ?
Le buis (Buxus sp) est considéré comme une véritable panacée au jardin : sa résistance et sa polyvalence le destinent à tous les styles de jardin. Mais c’est principalement dans les parcs à la française qu’il se révèle indispensable.
L’arrivée de la pyrale du buis a donc pris de court certains propriétaires, atterrés devant les dégâts soudains d’une chenille vorace.
3 solutions anti-pyrale du buis qui peuvent vous aider
La présence de pièges à phéromones au moment de la sortie des papillons, soit en avril-mai et en juillet-août, créé une confusion sexuelle bienvenue. Elle contribue ainsi à diminuer la population adulte puis celle des jeunes. Attention à bien choisir un piège adapté à la pyrale du buis.
Côté traitement plus traditionnel, pulvériser du bacille de Thuringe kurstaki (BtK) deux fois par an élimine une partie des chenilles. Ce produit est utilisable en agriculture biologique. Respectez les précautions d’emploi avant tout usage.
Enfin, un lâcher de trichogrammes, un parasite du buis, peut limiter sa population. Des tests positifs ont montré l’efficacité de cette solution de biocontrôle, un peu complexe cependant à mettre en place chez le particulier.
Vos buis sont trop affaiblis ? Il est temps de penser à remplacer vos arbustes par de nouvelles essences plus résistantes : les alternatives sont nombreuses, découvrez-les !
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