Reconnaître et protéger les pollinisateurs au jardin !

Reconnaître et protéger les pollinisateurs du jardin !

La pollinisation est un phénomène végétal essentiel. Sans elle, pas de fécondation des fleurs et donc pas de fruits ni de légumes, et la plupart des végétaux seraient voués à disparaître tôt ou tard. Heureusement, pour contribuer au bon déroulement de ce processus naturel, les auxiliaires de jardin nous sont d’une aide précieuse. Mais si l’on vous parle de pollinisateurs, il est fort probable que les premières images qui vous viendront en tête seront des abeilles, des bourdons et des papillons. Pourtant, saviez-vous que ce trio est loin d’être le seul à contribuer à la reproduction des végétaux ? En effet, certains insectes insoupçonnés endossent également ce rôle très important. Grâce à notre dossier, apprenez sans plus tarder à reconnaître et protéger les pollinisateurs du jardin.

Qui sont les pollinisateurs ?

Tous les insectes ne peuvent pas prétendre au titre de pollinisateurs. En effet, nombre d’entre eux sont trop lisses pour permettre aux grains de pollen de s’y accrocher et d’entrer en contact avec les organes reproducteurs d’une autre fleur. Par conséquent, seuls ceux qui possèdent suffisamment de points d’accroche comme des poils ou des soies, peuvent réellement jouer le rôle de pollinisateurs.

Au-delà des abeilles, bourdons et autres papillons bien connus, la liste des insectes pollinisateurs est large. Il est toutefois possible de les regrouper selon l’ordre auquel ils appartiennent dans la taxonomie (le système de classification des organismes vivants).

Les hyménoptères

Il s’agit probablement de l’ordre comprenant le plus de pollinisateurs. On y retrouve ainsi les abeilles (domestiques et sauvages) et les bourdons, pour les plus connus. Mais il y en également d’autres, que l’on soupçonnerait beaucoup moins de jouer un rôle dans la reproduction des plantes. On peut ainsi ajouter à cet inventaire : les fourmis, les frelons ou encore, les guêpes, qu’elles soient végétariennes, gallicoles ou sociales.

Le saviez-vous ?

Sans guêpe, pas de figue. En effet, c’est une guêpe, Blastophaga psenes (et elle seule), qui permet de polliniser les fleurs femelles du figuier.

Les hyménoptères : pollinisateurs

Les coléoptères

Nombreux sont les coléoptères à visiter les fleurs et à participer à la pollinisation : les scarabées, les coccinelles ou encore les mordélidés, ces petits insectes dont l’abdomen se termine en pointe.

Parmi ces pollinisateurs de l’ombre, la cétoine dorée fait partie des plus zélés. Malheureusement, elle est victime d’une importante confusion lorsqu’elle est au stade larvaire. Il est ainsi très facile de la confondre avec la larve du hanneton. Cette dernière, se nourrissant de racines, peut être préjudiciable au jardin ou au potager. La larve de cétoine dorée se nourrit exclusivement de matière organique morte. Pour la reconnaître, il suffit d’observer ses extrémités : une tête beaucoup plus petite que l’arrière du corps, ainsi que de petites pattes l’empêchant de marcher. En général, elle se déplace sur le dos, en rampant.

A contrario, si vous observez une grosse tête sur un corps uniforme doté de 3 paires de grandes pattes, alors pas de doute, il s’agit d’une larve de hanneton. Pour en être sûr, celle-ci se déplace sur le ventre.

Les coléoptères : pollinisateurs

Les diptères

Cet ordre comprend des insectes qui ne sont pas toujours nos amis à la maison, mais qui sont pourtant très utiles au jardin. Il s’agit des moustiques et des mouches. Parmi ces dernières, il en est une qui se démarque à la fois par son importance dans la pollinisation, mais également par l’aversion qu’elle peut provoquer : il s’agit du syrphe.

Si le nom ne vous parle pas, l’image d’un insecte capable de voler sur place et arborant des bandes noires et jaunes devrait être plus évocatrice. C’est d’ailleurs cette dernière caractéristique qui lui vaut tant d’inimitié, car elle provoque une confusion avec la guêpe. Pourtant, le syrphe est parfaitement inoffensif. En outre, il ne veut que du bien à votre jardin, puisque, en plus de polliniser vos fleurs, les larves de certaines espèces sont également de grandes consommatrices de pucerons. Cet insecte volant, plus ou moins imposant selon son espèce, est donc un allié de choix pour les jardiniers.

Concernant les moustiques, si les femelles ont tendance à perturber nos soirées, voire nos nuits, les mâles ne sont pas nuisibles. Au contraire, en se nourrissant du nectar des fleurs, ils accumulent le pollen sur leur corps et permettent donc la fécondation des plantes.

Les diptères : pollinisateurs

Les lépidoptères

Grand ordre rassemblant les papillons, les lépidoptères sont souvent considérés comme de meilleurs pollinisateurs que les diptères, leur corps poilu étant plus efficace pour transporter les grains de pollen. Néanmoins, ce ne sont pas nécessairement les plus efficients pour autant. En effet, le terme “papillonner” ne vient pas de nulle part. Les papillons ont ainsi la fâcheuse tendance de passer d’une fleur à l’autre, sans tenir compte de l’espèce, ce qui aboutit à une perte de matériel de reproduction pour les plantes.

Chaque règle ayant son exception, les représentants de la famille des sphinx peuvent se montrer plus fidèles à une même fleur pendant un temps donné, assurant ainsi une meilleure pollinisation. Le moro-sphinx est probablement le plus reconnaissable avec sa longue trompe et, surtout, son vol stationnaire à la manière du colibri.

Les lépidoptères : pollinisateurs

Comment attirer et prendre soin des pollinisateurs ?

Reconnaître les pollinisateurs est un premier pas vers leur sauvegarde. Il s’agit désormais de les préserver et, pour cela, pourquoi ne pas faire de votre jardin, un refuge salvateur pour ces petits travailleurs de l’ombre au rôle si essentiel ?

Ainsi, pour attirer les pollinisateurs, il faut leur offrir 3 choses :

  • de la nourriture variée et en quantité ;
  • un abri ;
  • un espace sans pollution (notamment les produits phytosanitaires)

Partant de ce constat, pour prendre soin de ces précieux auxiliaires de jardin, il suffit de :

  • Privilégier les espèces de fleurs sauvages et locales, plus nourricières et moins difficiles à cultiver comme l’achillée millefeuille, la vipérine commune, la scabieuse, etc.
  • Laisser pousser quelques zones de votre gazon qui serviront de refuges.
  • Diversifier vos plantations pour satisfaire les besoins de tout le monde.
  • Créer un environnement apte à la préservation des insectes pollinisateurs (garder du bois mort et/ou des feuilles mortes, aménager des tas de pierres ou des murets en pierre sèche, conserver des zones de terre nue…).
Comment attirer et prendre soin des pollinisateurs

La pollinisation est essentielle à la vie, et les abeilles, bourdons ou encore papillons sont loin d’être les seuls à participer à ce phénomène naturel. Reconnaître et protéger les pollinisateurs du jardin n’a donc jamais été aussi important, à une époque où l’usage massif des pesticides a contribué à réduire la population de ces précieux auxiliaires. Chacun, à son échelle, peut participer à leur sauvegarde, et même les gestes les plus anodins peuvent faire la différence.

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