Cela ne vous aura pas échappé, la vie du jardin est beaucoup moins active en hiver, en particulier du côté des oiseaux. Nombre d’entre eux étant migrateurs, ils sont allés se réfugier dans des contrées plus chaudes, le temps que la basse saison passe. Cependant, quelques irréductibles affrontent vaillamment les affres du froid et ils ne dédaignent pas un petit coup de pouce de temps en temps. Néanmoins, pour leur santé, on ne peut pas faire n’importe quoi et il convient de respecter quelques règles. Pour éviter les erreurs, découvrez dans notre dossier, comment aider les oiseaux du jardin en hiver.
Les oiseaux du jardin en hiver : comment les aider
Quelques oiseaux du jardin en hiver
Chardonneret élégant
Le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis) est réputé pour son plumage coloré : tête rouge carmin, joues blanches et calotte noire. Son corps est brun-beige, et ses ailes noires sont ornées d’une large bande jaune vif. Il se nourrit principalement de graines de chardon (d’où son nom), mais aussi des graines des plantes sauvages et de nos jardins.
Mésange bleue
Petite et agile, la Mésange bleue (Cyanistes caeruleus) est facilement reconnaissable avec son masque facial blanc bordé de bleu, sa calotte d’un bleu cobalt éclatant, son dos vert olive et son ventre jaune traversé d’une mince ligne sombre. C’est une acrobate qui se suspend aux branches pour chercher des insectes et des graines, surtout en hiver.
Moineau domestique
Oiseau familier, le Moineau domestique (Passer domesticus) tient son nom de sa proximité avec les Hommes. Le mâle a une calotte grise, une bavette noire et des joues brun-roux. La femelle est plus discrète, d’un brun uniforme. Ils vivent en colonies et sont opportunistes pour la nourriture (graines, insectes, restes). Le Moineau domestique vit aussi bien en milieu rural qu’urbain. Cependant, sa population tend à décliner de façon inquiétante.
Pinson des arbres
Peu sauvage, le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) fréquente facilement les parcs et les jardins. Le mâle se distingue par une tête gris-bleu, une poitrine rousse et un croupion vert-olive. Les deux sexes partagent des barres alaires blanches bien visibles en vol. Ce détail permet d’ailleurs de distinguer la femelle du Pinson des arbres et celle du Moineau domestique qui ont une apparence très proche.
Verdier d’Europe
Avec ses couleurs vives, le Verdier d’Europe (Carduelis chloris) pourrait presque passer pour un oiseau exotique. Son plumage a d’ailleurs inspiré son nom. Le mâle est d’un vert olive prononcé, avec du jaune sur la queue et les ailes. La femelle est plus terne, son vert tirant plutôt sur le brun. Il possède un bec conique et fort pour casser les graines. Son tempérament affirmé peut le rendre agressif envers ses congénères lorsqu’il s’agit d’accéder à la nourriture.
À quelle période pouvez-vous nourrir les oiseaux de votre jardin ?
La plupart du temps, les oiseaux n’ont pas besoin de nous pour trouver leur alimentation. Il y a cependant une saison de l’année où leur nourriture s’amenuise invariablement : il s’agit de l’hiver. Les insectes se font ainsi plus rares, et les stocks de graines et de baies s’épuisent petit à petit. Pour aider les volatiles de nos jardins, il est donc possible de les nourrir de la mi-novembre jusqu’à la fin mars. En dehors de cette période, il est fortement déconseillé de donner à manger aux oiseaux. Au-delà des risques de se tromper dans les aliments donnés, il y a également la menace de créer une dépendance trop forte.
Les règles à respecter pour nourrir les oiseaux du jardin
Quelle mangeoire choisir ?
À suspendre et mobiles, ou fixes et sur pieds, avec système de plateau ou de distributeur… Dans le commerce, il existe toutes sortes de mangeoires disponibles, chacune ayant ses spécificités qui ne conviendront pas nécessairement à tous les oiseaux. Ainsi, les mésanges, les tarins, ou encore les chardonnerets s’accommoderont d’une mangeoire suspendue, ce qui ne sera pas le cas pour les pinsons, les moineaux et les verdiers. Ces derniers sont, en effet, plus à l’aise avec les plateaux fixes.
Les mangeoires sur pieds permettent à certains rongeurs de venir profiter du buffet qui leur est offert. Pour éviter ce désagrément, vous pouvez installer un entonnoir ou un cône inversé. Ce dispositif empêchera alors les profiteurs de grimper depuis le sol.
Enfin, pour satisfaire les besoins de tous vos visiteurs ailés, n’hésitez pas à varier les modèles.
Quel type d’alimentation donner ?
En hiver, les graines (non salées et bio si possible) sont les meilleures ressources alimentaires pour les oiseaux. Riche en lipides, le tournesol noir est probablement l’aliment le plus intéressant.
S’il est possible de trouver des mélanges dans le commerce, vous pouvez également préparer le vôtre. Un exemple d’association équilibrée serait d’amalgamer des graines de tournesol noir, des cacahuètes et du maïs concassé. Vous pouvez les combiner en trois parts égales et, surtout, veiller à ce que les graines soient non salées et non grillées.
D’autres aliments peuvent également être donnés, comme les fruits de saison (pomme, poire), les graines de millet, les noix et noisettes fraîches, les boules de graisse (sans huile de palme et sans filet), etc.
Néanmoins, certaines denrées sont absolument à proscrire. Parmi elles, on peut citer :
- nos féculents (pâtes, riz, blé…)
- le pain, les biscuits, les biscottes qui sont trop salés, gonflent dans l’estomac et provoquent de nombreux troubles du métabolisme (notamment à cause du gluten)
- certaines légumineuses comme les lentilles ou les pois
- le lait sous toutes ses formes
- le gras de viande
- les pommes de terre cuites
De façon contre-intuitive, les insectes sont également à éviter en hiver. En effet, durant cette période, les oiseaux sont en recherche de gras pour se tenir chaud. Or, si les insectes sont riches en protéines (et donc très utiles lors des saisons chaudes), ils n’apportent pas assez de lipides pour maintenir une bonne couche de graisse.
Où placer la nourriture et l’eau ?
Les oiseaux étant confrontés à la prédation des chats, il est recommandé d’installer les mangeoires en hauteur, à l’abri des attaques. De la même manière, les volatiles apprécieront un espace dégagé, leur permettant d’appréhender plus facilement les éventuels dangers.
Les collisions avec les vitres pouvant être fatales pour les oiseaux, il est impératif que la nourriture ne se trouve pas à proximité de fenêtres ou de baies vitrées, afin d’éviter les chocs lors des envols.
Enfin, pour limiter une trop forte concurrence sur une même mangeoire, pensez à placer plusieurs postes d’alimentation. Les espèces comme le Verdier d’Europe seront alors moins agressives envers leurs congénères. En procédant ainsi, vous éviterez également que les maladies ne se transmettent trop facilement.
Protégez vos visiteurs ailés
Le nourrissage des oiseaux peut impliquer deux risques majeurs :
- Il favorise la transmission et la propagation des maladies comme la Salmonellose des oiseaux. Pour éviter ce problème, disposez plusieurs mangeoires pour limiter les contacts, et pensez à les nettoyer régulièrement à l’eau savonneuse (une fois par semaine environ).
- Même si la tâche est plus compliquée pour eux, les oiseaux peuvent trouver leur nourriture, même en hiver. Les nourrir durant cette saison n’est donc pas indispensable. Il s’agit néanmoins d’une aide qui est la bienvenue, et les associations comme la LPO préfèrent parler de supplémentation, plutôt que de nourrissage. Prolonger cette action après l’hiver peut également perturber le comportement des volatiles, et même instaurer un phénomène de dépendance.
Enfin, pour éviter que la moisissure ne s’y installe, attendez que les mangeoires soient vides avant de remettre de nouvelles graines.
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