quassia banniere
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Quassia : Explorez les secrets de cette espèce végétale fascinante

Le quassia est un arbuste courant dans les forêts tropicales humides, mais que l’on trouve peu dans nos jardins à cause de ses conditions de culture particulières. Malgré tout, au-delà de ses atouts esthétiques, cette plante n’est pas dénuée d’intérêts grâce à ses nombreuses propriétés médicinales, insecticides, et même gustatives pour le brassage de la bière.

Qu’est-ce que le quassia ?

Plante tropicale par excellence, le quassia (prononcez kouassia) est un arbuste originaire d’Amérique centrale (Nicaragua, Costa Rica, Panama), d’Amérique du Sud septentrionale (Suriname, Pérou, Brésil, Venezuela, Guyane et Guyane française), et d’Amérique du Sud occidentale (Argentine, Colombie).

L’espèce principale est Quassia amara, aussi connue sous les noms vernaculaires quassier, couachi (créole), quinine de Cayenne, bois amer ou encore bois de Suriname.

L’appellation quassia est apparue au XVIIIe siècle du nom d’un médecin botaniste du Suriname, Graman Quassi (ou Kwasi Mukamba), qui découvrit et utilisa les propriétés médicinales de l’arbuste.

quassia rouge

Le quassia contient des quassinoïdes dont les trois principaux sont la quassine, la néoquassine et la 18-hydroxyquassine. À noter qu’une confusion est possible quant à la matière active du quassia. En effet, bien que ce dernier soit aussi appelé quinine de Cayenne, il ne contient pas de quinine.

Outre ses vertus pour la santé, le quassia est également un très bel arbuste :

  • Ses feuilles sont composées de cinq folioles obovales, à l’extrémité acuminée. Les pétioles sont particulièrement intéressants pour leur aspect ailé, évoquant les rameaux du fusain ailé (Euonymus alatus).
  • Les fleurs, regroupées en épis, arborent une couleur rouge à rose fuchsia qui contraste bien avec les longues étamines jaune doré.
  • De dimensions modestes, il peut atteindre une dizaine de mètres de hauteur.

Vertus et propriétés médicinales du quassia

Les parties les plus utilisées du quassia sont le bois et l’écorce, bien que les feuilles soient également employées en macération dans de l’eau froide. Dans la médecine traditionnelle d’Amérique latine, les usages sont nombreux :

  • troubles digestifs (diarrhée, constipation, parasites intestinaux, ballonnements) ;
  • fièvre ;
  • apéritif et digestif ;
  • paludisme.

Dans notre pharmacopée, le quassia est surtout utilisé pour son action :

  • tonique (facilite la digestion) ;
  • apéritive (ouvre l’appétit) ;
  • diurétique ;
  • vermifuge ;
  • fébrifuge (fait baisser la fièvre).

Le quassia contre la digestion difficile

Pour faciliter la digestion, il est possible de prendre 2 à 10 g de teinture par jour, avant le repas si possible.

À noter qu’il existe également une version en comprimés, si l’amertume vous gêne.

Apéritif

Pour stimuler l’appétit, vous pouvez laisser macérer 5 g de quassia dans 1 litre d’eau. Il suffit ensuite d’en boire 15 à 20 cl avant chaque repas.

Lutte contre l’oxyurose

L’oxyurose est une parasitose intestinale provoquée par un ver : l’oxyure. Elle est surtout fréquente chez l’enfant.

Les principes actifs du quassia permettent de lutter contre ces petits vers parasites. Il suffit pour cela de faire macérer 15 g pour 1 litre d’eau, puis de procéder à un lavement par voie rectale.

Précautions d’emplois

Le quassia pouvant provoquer des contractions de l’utérus, il est contre-indiqué lors des règles ou d’une grossesse. De plus, selon les personnes, des vomissements et des vertiges peuvent être observés.

Ainsi, bien qu’il s’agisse de plantes, les effets sur le corps ne doivent jamais être pris à la légère. Chacun ne réagit pas de la même façon et l’automédication peut parfois être plus délétère que le mal combattu. C’est pourquoi, avant toute action, prenez conseil auprès de votre médecin traitant ou de votre pharmacien.

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Le quassia et la quassine comme insecticide

La quassine, substance active contenue dans le bois et l’écorce du quassia, est un insecticide et un répulsif naturel. Différentes préparations de copeaux de bois macérés ont ainsi démontré une efficacité contre :

  • la larve d’Hypsipyla grandella, un papillon de nuit qui, bien qu’absent en France métropolitaine, se montre actif en Guadeloupe et en Guyane française ;
  • l’hoplocampe du pommier (Hoplocampa testudinea) ;
  • les pucerons tels que le puceron vert du rosier (Macrosuphum avenae) et le puceron des grains (Rhopalosiphum padi) ;
  • la nématode à galles (Meloidogyne).

Le quassia et la bière

Si le houblon est la plante indissociable de la bière pour son amertume, tel ne fut pas toujours le cas. Ainsi, au début du XIXe siècle, il n’était pas rare que le quassia soit employé par certains brasseurs anglais, ces derniers cherchant à s’exonérer de la taxe sur le houblon en vigueur à l’époque. En effet, l’amertume du bois et de l’écorce est telle, qu’une très faible quantité (de 0,1 à 0,2 g) permet d’obtenir une boisson équivalente à une bière de faible amertume [1].

[1] Guilherme L. Schuina, Arturo Solis-Méndez, Mariana Molina-Quintero, João O.F. Quelhas, Mariana D. Oliveira, Vanildo L. Del Bianchi, « Application of Pau-tenente (Quassia amara L.) as Hop Replacement in Brazilian Low-bitter Beer», 2020, p. 1

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